Autoportraits ou portraits : 10 modèles vivants peints avec qui on irait bien en date

Autoportraits ou portraits : 10 modèles vivants peints avec qui on irait bien en date

Image :

Elisabeth Vigée Le Brun, © Walker Art Gallery, Liverpool

Comme sur Tinder, on se base sur une image en espérant que la réalité soit aussi belle.

Non, on ne vous citera pas la célèbre Joconde parce qu’elle fait bien flipper avec son regard. Il y a beaucoup d’autres portraits et autoportraits dans l’histoire de l’art à qui on ne refuserait pas une petite terrasse au soleil. En voici dix.

À voir aussi sur Konbini

Élisabeth Vigée Le Brun, Autoportrait au chapeau de paille

Pour rester dans le “hot girl summer”, on proposerait bien à la femme représentée sur l’Autoportrait au chapeau de paille d’Élisabeth Vigée Le Brun une après-midi au soleil. Elle est d’ailleurs extrêmement prévoyante puisqu’elle a déjà enfilé son plus beau chapeau de paille pour éviter un coup de soleil bien trop vite attrapé lors d’une discussion interminable. Exposée à la National Gallery de Londres, cette peinture à l’huile présente une femme tenant des pinceaux dans sa main, et portant une robe au décolleté plongeant, signe de liberté pour l’époque. Elle nous regarde fixement, signe d’attention et d’écoute, tout ce qu’on aime pour un véritable échange.

Élisabeth Vigée Le Brun, Autoportrait au chapeau de paille, 1782. (© National Gallery, London)

Gustave Courbet, L’Homme à la pipe

Cette huile sur toile n’est autre qu’un autoportrait de Gustave Courbet. Cet homme à l’allure romantique et au regard presque lascif nous invite à se perdre dans ses yeux le temps d’un instant. Fumant sa pipe, il ne se refuse rien et appelle aux plaisirs dangereux de la vie. À vous de décider si l’odeur du tabac à pipe ne vous dégoûtera pas avant d’accepter un moment avec ce charmant jeune homme. Face à cette œuvre et à la proximité du cadrage, on se sent presque intime avec cet inconnu aux airs bohèmes. Exposée à Montpellier, au musée Fabre, cette peinture nous invite à la contemplation du visage enfumé de Gustave Courbet, cachant mille et un secrets. Red flag ou pas ?

Gustave Courbet, L’homme à la pipe, 1849. (© Musée Fabre, Montpellier)

Auguste Renoir, La Rêverie, ou Portrait de Jeanne Samary

On en a vu des mains posées sous le menton pour marquer l’attention que l’on porte à notre interlocuteur·rice. Et on adore ça. Ici, Auguste Renoir a dressé le portrait de Jeanne Samary, actrice de la Comédie Française. Le regard doux et brillant de la modèle nous attendrit et nous donne toutes les raisons du monde d’avoir envie de plonger dans son univers tout en sirotant une délicieuse boisson. Elle nous interpelle et nous tend presque la main pour qu’on lui confie nos secrets les plus enfouis. On pourrait presque l’entendre dire : “Je suis hyper d’accord avec toi.” La douceur appuyée par l’arrière-plan rose bonbon de l’œuvre accentue cette impression de gentillesse et d’affection que nous porte le sujet. La texture veloutée de cette huile sur toile nous invite à prendre place en face de Jeanne Samary, qui nous attend patiemment pour échanger au musée Pouchkine à Moscou.

Auguste Renoir, La Rêverie, ou Portrait de Jeanne Samary, 1877. (© Musée Pouchkine, Moscou)

Jean-Baptiste Greuze, Jeune fille aux mains jointes

La bouche entrouverte et les mains jointes, cette jeune fille attend peut-être une confidence ou, comme dirait-on, un gossip. Elle nous regarde avec attention, l’air d’attendre de répondre “quoi ?” à un “il faut que je te raconte un truc de fou”. Bien que ses mains jointes soient, la plupart du temps, un symbole de prière, on pourrait croire qu’elle renferme ici ses confessions. Elle vous attend d’ailleurs avec impatience au musée Fabre à Montpellier – peut-être qu’elle écoute L’Homme à la pipe.

Jean-Baptiste Greuze, Jeune fille aux mains jointes, 1767. (© Musée Fabre, Montpellier)

François Gérard, Portrait de Juliette Récamier

Ici, on retrouve une femme de lettres, Juliette Récamier. Assise sur une chaise et vêtue d’une robe drapée blanche, elle fait partie des gens qui arrivent toujours en avance. Prenez garde, elle sera déjà assise et presque à la fin de sa boisson dès votre arrivée au café. Son visage semble compréhensif malgré tout, vous ne risquez pas plus qu’un “tu es en retard, comme d’habitude”. Malgré son petit côté un peu psychorigide ponctuel, cette fois-ci, elle a décidé de se laisser aller, vêtue de sa jolie robe blanche. Conservée au musée Carnavalet à Paris, elle nous rappelle l’odeur des soirées d’été qui nous manquent déjà.

François Gérard, Portrait de Juliette Récamier, 1802-1805. (© Musée Carnavalet, Paris)

Maurice-Quentin de La Tour, L’abbé Jean-Jacques Huber

Franchement, c’est un peu Mister Bean avec une perruque. Alors, rien que pour ça, on dit oui pour un rendez-vous en terrasse. Éclairé à la bougie, il a réussi à faire péter les plombs de son appartement et préfère faire semblant de lire un livre plutôt que de regarder la vérité en face. Il nous rappelle ces moments de fous rires à l’école, quand il devient impossible de ne pas rire et que la seule solution est de se concentrer sur son manuel scolaire. C’est un peu l’effet que provoque L’abbé Jean-Jacques Huber finalement, les yeux rivés sur son livre avec un air malicieux. Prendre un café avec Jean-Jacques, c’est comme retrouver un pote d’enfance et se souvenir du bon vieux temps. Cette peinture est exposée à Saint-Quentin, au Musée Antoine-Lécuyer.

Maurice-Quentin de La Tour, L’abbé Jean-Jacques Huber, 1737. (© Musée Antoine-Lécuyer, Saint-Quentin)

La Bohémienne, Frans Hals (vers 1626) 

Exposée au musée du Louvre à Paris, cette œuvre a fait scandale car elle a été jugée “provocante” à cause du sourire narquois et du décolleté, toujours le décolleté symbole de luxure. Mais aujourd’hui, on pourrait l’observer différemment. Cette femme rit en observant quelque chose sur le côté. Nous, on l’adore, parce qu’on la sent à l’aise et rieuse. C’est avec elle qu’on souhaite rire aux éclats sans jamais s’en lasser. Alors, peut-être que son regard rieur et à la fois jugeur est un signe qu’elle est une langue de vipère, mais malgré tout, cela ne nous empêcherait pas de passer un bon moment.

Frans Hals, La Bohémienne, vers 1626. (© Musée du Louvre, Paris)

Élisabeth Vigée Le Brun, Emma, Lady Hamilton en Bacchante

Les cheveux au vent, un sourire envoûtant… Rares sont les tableaux représentant des personnes souriantes à l’époque. Emma nous donne envie de tout quitter pour boire un chai latte dans une cabane. On la voit virevoltante et heureuse, comme si rien ne pouvait l’atteindre. Emma, c’est un peu cette personne qu’on aimerait tou·te·s être. Se mettre des feuilles dans les cheveux sans avoir peur des araignées et sourire à la vie même si elle est compliquée. Vous pouvez la retrouver à la Walker Art Gallery à Liverpool.

Élisabeth Vigée Le Brun, Emma, Lady Hamilton en Bacchante, 1790. (© Walker Art Gallery, Liverpool)

Léonard de Vinci, Saint Jean-Baptiste

Saint Jean-Baptiste semblerait être le bon samaritain qui explique qu’il faut monter pour accéder aux toilettes. Ou la personne qui lève la main pour appeler un·e serveur·se, mais dans ce cas, c’est moins sympa. En tout cas, il prend des initiatives et ne vous répondra jamais avec un simple “comme tu veux”. On remarque dans le regard de J-B une certaine confiance en soi, qui a le don de nous rassurer dans n’importe quelles circonstances. Comme sur cette huile sur bois, il est notre lumière dans la nuit. Et pour le moment, il illumine avec grâce le Louvre d’Abu Dhabi.

Léonard de Vinci, Saint Jean-Baptiste, 1513-1516. (© Musée du Louvre, Abu Dhabi)

Rembrandt Harmenszoon van Rijn, Rembrandt riant

Rembrandt a réalisé un autoportrait où il rit, et il y a de quoi être de bonne humeur. Le sourire de l’artiste est contagieux, bien que nous soyons face à une peinture. Il nous regarde, amusé, de quoi laisser penser que nous pourrions passer un bon moment en sa compagnie. Il est exposé au Getty Center à Los Angeles et continue de surprendre le public du musée.

Rembrandt Harmenszoon van Rijn, Rembrandt riant, 1628. (©  Getty Center, Los Angeles)