Il y a trois ans jour pour jour, Travis Scott sortait son troisième album studio, Astroworld. Un projet phare dans la carrière de l’artiste, qui l’a définitivement fait entrer dans une autre dimension. Pour le rappeur, c’est l’accomplissement personnel d’un projet qu’il avait en tête depuis l’enfance, et une reconnaissance mondiale acquise après le succès fou de ce disque. Autant de raisons qui font d’Astroworld un hymne à la ville de Houston, et bien plus.
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Alors que le rappeur est attendu d’ici la fin de l’année pour délivrer son nouvel album Utopia, replongeons-nous dans l’univers fouilli et mystérieux d’Astroworld. Un blockbuster comme on en fait rarement, qui a généré un engouement et un retentissement autour de tout ce parc d’attractions auditif que Travis Scott et son équipe ont créé. Retour sur quelques anecdotes autour de cet album, qui fête son troisième anniversaire aujourd’hui.
Un hommage à un parc d’attractions détruit en 2005
L’histoire d’amour entre Travis Scott et Astroworld débute dès son enfance. Le parc d’attractions dans sa ville natale de Houston nommé Six Flags Astroworld est contraint de fermer en 2005, avant d’être détruit. Selon Travis Scott, il avait depuis ce moment-là en tête de rendre hommage avec un album à ce lieu magique de Houston, et voulait, en musique, ramener de la joie à tous les enfants qui furent privés de ce parc. C’est la raison pour laquelle toute l’esthétique du projet suit cette ligne directrice.
Premièrement, la cover de l’album représente des enfants qui pénètrent dans le parc via la bouche de Travis Scott. Ensuite, pour accompagner le projet, le rappeur a même organisé l’Astroworld Festival, un événement musical à la scénographie folle. Enfin, des allusions au parc sont faites dans les morceaux, notamment sur le titre “Watch”, avec Lil Uzi Vert et Kanye West, qui ne fait pas partie de l’album. Dans l’introduction, on entend une jeune fille s’exprimer :
“Because it’s the last ride ever gonna… That I’m ever gonna take at Astroworld.”
“Parce que c’est le dernier tour que… Que je pourrais à jamais faire à Astroworld.”
Ces paroles sont extraites d’une interview, réalisée le dernier jour avant la fermeture d’Astroworld en 2005, d’une jeune fille nommée O’Shaughnessy Hartley, à laquelle un journaliste demandait pourquoi elle était si heureuse d’être là. Un destin hallucinant pour cette fille de 7 ans qui, treize ans plus tard, se retrouve créditée dans un titre de Travis Scott. Elle raconte cette séquence sur un commentaire Genius.
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Une mixtape inédite intitulée See You in Utopia
L’année dernière, pour célébrer les deux ans d’Astroworld, Travis Scott poste sur Instagram un message à sa communauté, lui donnant rendez-vous en 2021 pour son nouvel album par le biais de la signature “See you in Utopia”. Suite à cela, le producteur américain Forgotten a construit de toutes pièces une mixtape intitulée See You in Utopia, dans laquelle il a fabriqué un univers utopique auquel il a intégré la voix de Travis Scott.
Une mixtape de 30 minutes, dans laquelle le producteur a récupéré des couplets de Travis Scott sortis depuis Astroworld, en recomposant des instrus autour du thème de l’utopie avec des invités comme 21 Savage, Young Thug ou encore Migos. Une production léchée de bout en bout de la part de Forgotten : de l’introduction qui est la porte d’entrée dans l’utopie, au titre “Franchise”, jusqu’à la fabuleuse reprise du titre “Mile High” avec James Blake en outro.
La mixtape nous fait une réelle démonstration dans la maîtrise du remix, magnifique dans l’homogénéité et l’énergie qui s’en dégage. Cette création a de quoi ravir tous les fans de Travis Scott, et de faciliter l’attente de son retour. Le tout en fédérant autour de ce nouveau slogan qui peut être fièrement brandi : “See you in Utopia.”
Frank Ocean et Travis Scott en justice pour le titre “Carousel”
Parmi les nombreux invités sur cet album, on retrouve le génial Frank Ocean. Les deux artistes ont collaboré sur le titre “Carousel”. Dans un morceau lumineux, kické et chanté qui arrive juste après l’introduction de l’album, la mélodie de Frank Ocean vient ponctuer une performance digne d’un parc d’attractions, tant on parvient à s’envoler sur ses notes chantées. Cette première collaboration entre les deux artistes fut un gros succès auprès du public.
Un succès pour le public oui, mais visiblement pas pour les réalisateurs eux-mêmes. En effet, Frank Ocean souhaitait que son apparition dans l’album soit retirée. La raison exacte est inconnue, mais certaines rumeurs dénonçaient la manière dont ses voix avaient été utilisées pour tourner la version finale du morceau.
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Refusant de retirer l’auteur de Blonde de son album, Travis Scott fut attaqué en justice par ce dernier et reçut une ordonnance de cessation et d’abstention au mois de septembre 2018. L’histoire s’est finalement tassée, et les deux artistes ont réussi à se mettre d’accord et à garder le titre sur l’album.
Un “Astroworld Day” à Houston le 18 novembre
Quelques semaines après le premier anniversaire d’Astroworld est annoncée la sortie sur Netflix du film Travis Scott: Look Mom I Can Fly, un documentaire autour de la conception de l’album, suivant Travis Scott sur scène, avec ses producteurs et sa famille. Le long-métrage montre l’évolution de La Flame à travers les nombreuses images de son enfance et de ses premiers concerts, ainsi que son énergie à toute épreuve et sa passion inépuisable pour la musique.
Une séquence dans ce documentaire le suit lors d’une cérémonie à la mairie de Houston en compagnie de nombreux étudiants. On voit le rappeur s’exprimer sur la symbolique personnelle de cet album et de cette ville, en évoquant l’amour profond qu’il portait au parc d’attractions Astroworld :
“J’ai grandi ici toute ma vie. J’ai été inspiré par Astroworld. En 2005, quand ils l’ont enlevé, c’est un peu comme si un gros morceau de mon cœur avait disparu. Je voulais juste faire revivre ce sentiment et donner quelque chose à cette ville pour qu’elle ait toujours quelque chose d’amusant à faire.”
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À la suite de cela, le 18 novembre devint officiellement l’Astroworld Day : une reconnaissance énorme pour Travis Scott et pour ce que son travail a apporté à des milliers de jeunes de Houston. Son souhait d’ancrer localement cet album comme une pièce maîtresse de son identité, son évolution et l’environnement qui a nourri ses rêves lui a permis de rentrer à jamais dans l’histoire de cette ville.
Avant peut-être de créer un nouveau monde qu’il nous invitera à découvrir cette année. See you in Utopia.