Arte et le court-métrage, c’est une histoire d’amour qui dure. La chaîne franco-allemande s’applique à dénicher de nouveaux talents de tous les continents dont elle diffuse le travail, proposé par thématiques (“En plein spleen”, “Spécial horreur”, “Spécial coucheries”, “Coupez le cordon”, etc.), chaque samedi à minuit dans le cadre du magazine Court-circuit et sur Arte.tv.
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En vue de la cérémonie des César, qui se tiendra le 25 février prochain, Arte propose en accès libre quinze courts présélectionnés cette année, à découvrir ou redécouvrir sur son site. Un florilège réjouissant de sept courts et moyens-métrages en prise de vues réelles et six animés, de 8 à 32 minutes, qui mêle tous les genres et nous fait voyager. La mort, l’amour et l’enfance contrariée sont au cœur de ce cru 2021.
Dans Précieux, le court-métrage de Paul Mas, la cour d’école en papier mâché est le lieu de toutes les peines. Julie et Émile sont deux enfants différents, mais s’intégrer mutuellement serait courir le risque d’être exclus encore davantage. Un bref instant de compassion mal interprétée par les adultes, et les deux enfants devront changer d’école.
Dans Le Départ de Saïd Hamich, notre premier coup de cœur, il est aussi question d’enfance déplacée. Maroc, été 2004. Adil, 11 ans, passe ses journées à jouer avec sa bande de copains et à attendre les derniers Jeux olympiques de son idole, le coureur Hicham El Guerrouj. L’arrivée de son père et de son grand frère, venus de France pour quelques jours, va le marquer à jamais et changera le cours de son existence.
Après l’enfance, le temps de l’amour. Et d’amour sous toutes ses formes, il est question dans cette sélection. Il est parfois violent, quand il est filmé à la sauce Bonnie et Clyde adolescents dans Love Hurts, ou parfois aidé par les nouvelles technologies sur fond de banlieue pavillonnaire ennuyeuse aux couleurs flashy dans Le Sang de la veine.
Il est aussi perturbé par des problèmes financiers insolubles dans Des gens bien, ou carrément empêché dans Les Criminels, de Serhat Karaaslan, notre deuxième coup de cœur. Dans une petite ville d’Anatolie, au milieu de la nuit, un jeune couple cherche une chambre pour faire l’amour. Ils sont rejetés des hôtels où ils se présentent car ils n’ont pas de certificat de mariage. Alors qu’ils pensent avoir trouvé une ruse, la situation dégénère.
Puis viendra ensuite la mort. Elle est sublimée au crayonné dans Ce qui résonne dans le silence de Marine Blin, sur l’importance de voir la réalité de la mort pour pouvoir faire son deuil et de la valeur du travail d’embaumeurs pour rendre cette dernière confrontation plus douce et acceptable. Car cacher la mort ne la fait pas disparaître.
Dans I Am Afraid to Forget Your Face de Sameh Alaa, sélectionné à Cannes en 2020, il est également important de voir la mort en face pour Adam, éloigné de celle qu’il aime depuis quatre-vingt-deux jours et prêt à tout pour la retrouver, quelle que soit la difficulté.
Enfin, de perte qu’on ne veut pas voir en face il est également question dans La Maison (pas très loin du Donegal), de Claude Le Pape, notre troisième coup de cœur et surtout crève-cœur. Jackie Berroyer y incarne un retraité qui s’accroche à la maison dont il est chargé d’organiser les visites avant la vente. Il n’est pas le propriétaire mais connaît très bien les lieux et ne peut se résoudre à les quitter. Il décourage les amateurs en espérant gagner un peu de temps.
Avec cette sélection, Arte vous offre de quoi vous émouvoir, au chaud à la maison.