Il y a quelques jours, on apprenait l’annulation par Disney+ de sa série The Acolyte après une seule saison. Tirée de l’univers Star Wars et avec un budget gargantuesque de 180 millions de dollars, elle n’a malheureusement pas attiré suffisamment de spectateur·rice·s pour rentabiliser l’opération. Dans le monde impitoyable de la production télévisuelle, quand ce ratio est défavorable au studio, la sentence ne se fait pas attendre.
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The Acolyte ne manquait pas de qualités, elle a même fait un démarrage historique sur Disney+, mais elle n’a pas soulevé d’engouement populaire sur le plus long terme. Pire encore, avant même son lancement, elle a été la cible de review bombing de la part d’une frange de fans en colère de voir une femme queer, Leslye Headland, diriger la série, et un cast mené par une actrice noire et non binaire. Amandla Stenberg (elle/iel) a partagé, en story Instagram, ses sentiments sur cette annulation et sur ce qu’elle et ses camarades ont subi durant la diffusion.
“Ce n’est pas un énorme choc pour moi. Bien sûr, je vis dans ma bulle mais pour celles et ceux qui ne savent pas, on a dû faire face à un déferlement de vitriol depuis que la série a été annoncée — quand elle n’était alors qu’un concept que personne n’avait vu.
C’est là que nous avons commencé à nous prendre un déchaînement, je dirais, de haine, de bigoterie hyper-conservatrice, de préjugés et d’insultes. Vous savez, ça m’a vraiment affectée quand j’ai décroché ce rôle parce que, même si je l’avais anticipé, ce n’est pas quelque chose qu’on peut comprendre tant qu’on ne l’a pas vécu.”
Des posts sur Reddit, des vidéos YouTube, des tweets, des critiques ultra-négatives sur Rotten Tomatoes… durant des semaines, voire des mois, une véritable cabale s’est mise en place pour dénigrer The Acolyte et les personnes qui y étaient associées.
“Je ne suis pas naïve, je vois bien que ces événements sont aussi dus à la polarisation de notre époque et qui est amplifiée par le matraquage idéologique et les algorithmes qui renforcent nos biais. Je crois que ça s’applique à tout le monde, mais je pense aussi que chez une certaine secte de gens, ça se manifeste par une immense peur du changement. Une immense haine pour ce qui est différent. J’encourage tout le monde à continuer de s’interroger sur ce que l’on consomme et à penser de façon critique ce qui le façonne”.