En octobre dernier, Alice et moi sautait le pas du premier EP pour livrer une pop électro envoûtante. Un projet réussi que la chanteuse continue aujourd’hui de défendre avec la sortie du clip de “Il y a”.
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“Je n’aime personne, laissez-moi seule”, répète inlassablement Alice Vanor dans le nouveau clip de “Il y a” co-réalisé par elle-même et Randolph Lungela. Loin d’être entendue par les âmes festives qui l’entourent, la jeune femme se voit assaillie alors qu’elle squatte le trottoir d’un bar parisien. D’abord nonchalante, Alice finit par faire mentir ses propres paroles en dansant avec la foule.
À l’image de ce clip, la musique se divise en deux temps. L’instru résolument électro se fait d’abord dansante puis s’accélère quand la chanteuse, de sa voix suave et fluette qui n’est pas sans rappeler celle de son idole Vanessa Paradis, délaisse ses envies de solitude pour s’interroger : “Il y a des fois où je rêve d’être une autre que moi”. Un questionnement qui imprègne sa démarche et son premier EP Filme moi, sorti en octobre dernier.
Alice et moi, une personnalité aux facettes multiples
Ce premier EP autoproduit porte en lui l’inquiétude et l’excitation du grand saut vers l’inconnu. Alice Vanor y exprime tout au long des cinq pistes son besoin d’expériences nouvelles, qu’elles soient amoureuses, comme avec le morceau “Cent Fois”, dans lequel elle ordonne et supplie qu’on l’aime puis qu’on la laisse, ou bien musicales. Car avant de s’adonner pleinement à la musique, la jeune femme suivait une formation plus classique en journalisme à Sciences Po.
À l’énoncé de ce passif, on comprend mieux la connotation schizophrène du nom “Alice et moi”. Au magazine Antidote, Alice expliquait justement : “Il y a deux ‘moi’ différentes : celle qui a fait Sciences Po, tout le temps angoissée, et il y a celle que j’ai envie d’être, que je parviens parfois à devenir quand je suis sur scène”. C’est parce que la cohabitation devenait difficile que la jeune artiste a choisi de se lancer pour devenir celle qu’elle voulait être.
Il faut dire que pour Alice, la musique n’est pas une lubie mais plutôt une passion qui la suit depuis maintenant un bon bout de temps. C’est d’abord son père, fan de rock et ancien membre d’un groupe punk, qui l’encourage à chanter alors qu’elle est encore toute petite. Adolescente, elle se livre à des reprises accompagnée de sa meilleure amie, avant, une fois étudiante, de sortir plusieurs morceaux en tant qu’Alice Vanor, composés avec le musicien Ivan Sjoberg.
Master en poche et portée par une nouvelle vague d’artistes pop français qu’elle affectionne, comme Eddy de Pretto, Odezenne ou La femme, qui ne quittent pas ses playlists, la jeune femme se lance en solo avec Alice et Moi. Le résultat donne Filme moi, un EP de cinq titres pop très séduisants sur lequel ont aussi travaillé Sjoberg et Jean-Baptiste Beurier, et dont on vous remet un extrait, pour le plaisir :
Son EP Filme moi est disponible depuis le mois d’octobre dernier. Le groupe se produira au Hasard Ludique, à Paris, le 3 mars prochain.