L’actrice est revenue sur une sérieuse injustice.
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Alors qu’aux États-Unis, les différences de salaire entre les acteurs et les actrices font les gros titres et permettent de rétablir un équilibre sur des productions en cours, comme The Crown, les langues se délient en France à la vitesse d’un escargot malade. La preuve : 17 ans après les débuts de la shortcom Un gars, une fille, l’actrice Alexandra Lamy a évoqué le sujet de la différence de salaire avec son partenaire de l’époque, Jean Dujardin. Et encore, elle a osé en parler parce qu’elle s’adressait à un média belge, La Dernière Heure.
La comédienne a répondu à une question concernant le féminisme, un terme dont elle se méfie en raison de son expérience personnelle, notamment sur la shortcom qui l’a fait connaître du grand public, Un gars, une fille, diffusée entre 1999 et 2003 sur France 2. Pendant plusieurs mois, elle était beaucoup moins payée que son homologue masculin, et c’est lui qui l’a soutenue pour demander aux producteurs de rétablir la balance.
“Pour Un gars, une fille, je ne touchais que le tiers du salaire de Jean, alors que la série était produite par trois femmes et qu’on avait une directrice des programmes. Que des femmes ! Au bout de huit ou neuf mois, j’en parle à Jean. Il était d’autant plus scandalisé que c’était souvent moi qui réécrivais les textes ou les adaptais.
Je faisais plus de boulot que lui et je touchais nettement moins. Jean s’est rendu dans le bureau des productrices et a exigé que je gagne la même chose que lui, sinon il quittait le programme. Les hommes étaient plus scandalisés que les femmes par cette situation.”
Pour répondre tout de suite à l’argument facile “il était plus connu qu’elle”, rappelons qu’à cette époque, les deux interprètes étaient au début de leurs carrières respectives. La seule chose pour laquelle Jean Dujardin était connu, c’était pour son groupe comique Nous Ç Nous, qui a fait le buzz à la fin des années 1990 dans l’émission Graines de star sur M6.
Alexandra Lamy, qui commençait son interview par “J’adore les hommes”, ajoute : “C’est pour ça que j’ai du mal à me dire féministe”. Rappelons donc, ça ne fait pas de mal, qu’une féministe n’est pas une femme qui déteste les hommes, et que toutes les femmes ne sont malheureusement pas féministes dans leurs actes ou leurs comportements, loin de là.
Enfin, se réclamer du féminisme, c’est être convaincu·e que l’égalité entre les femmes et les hommes, dans tous les domaines de la société, est un combat qui n’est pas encore acquis. Et qu’il faut continuer de se battre et de se faire entendre quand on le peut, quel que soit le milieu dans lequel on évolue et les privilèges (ou leur absence) avec lesquels on est nés. N’aie donc pas peur de devenir féministe Alexandra. Ça ne fait pas mal, et tu pourras toujours aimer les hommes très fort.