“Sobri” avec Leslie, “J’voulais”, “Señorita”… Si vous avez connu les années 1990 et/ou début 2000, vous avez forcément déjà poncé un des morceaux d’Amine à l’heure du goûter ou en soirée, c’est selon. Si le chanteur, pionnier du Raï’n’B en France, se veut beaucoup plus discret depuis “Angelina” (titre sorti en 2017 en feat avec Naps), on ne l’a jamais vraiment oublié. Mais on n’aurait jamais parié que le boug serait sur notre FYP TikTok en 2024, tapant des lip syncs ou des impros comme si de rien n’était. J’étais donc personnellement et professionnellement obligée de passer un petit coup de fil à celui sur qui le temps ne semble avoir aucune emprise, tant côté rides (inexistantes) que sur sa voix d’angelot – preuve que je ne suis pas rancunière malgré le fait qu’il m’ait renommée “Vanessa” au gré de l’interview.
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@aminefytiktok J’voulais ❤️ #fypシ #pourtoiii #love #comeback #femmes #women #beauty #coeur #j’voulais #aminefytiktok ♬ son original - Amine
Pourquoi avoir pop récemment sur TikTok ?
Amine | C’est un concours de circonstances, je prépare beaucoup de choses et ma petite sœur m’a dit de me mettre sur TikTok. Elle m’a rendu fou avec ça ! Elle m’a montré les rouages de l’application et a commencé à me filmer. Les grosses vidéos, c’est ma petite sœur, derrière ! Elle pense que c’est une bonne chose que les gens qui ne me connaissent pas sachent qui je suis. Je ne m’attendais pas à cet accueil et c’est cool.
Tu vis de quoi aujourd’hui ?
J’ai fait beaucoup de chansons dans ma vie qui génèrent encore de l’argent et je vis de ma musique encore maintenant et ça se passe très bien.
Tu enregistres encore des morceaux ? Tu comptes les sortir ?
Un nouveau titre arrive très bientôt et d’autres vont s’enchaîner. Quand je vais commencer à envoyer, je te préviens, ça ne va plus s’arrêter ! J’enregistre tout le temps, je ne m’arrête jamais… Je suis en mode JuL !
Peux-tu nous raconter les coulisses du titre “Sobri” ?
Avant que le son ne sorte, j’avais cette mélodie en tête, du refrain de “Sobri”, que je fredonnais depuis des années dans mon coin. À l’époque, quand je travaillais, j’ai suggéré : “J’ai une mélodie en tête, ça serait cool de la matérialiser avec des accords”. On enregistre le truc et c’est tout. Quelques jours après, on se retrouve au studio, on réécoute la mélodie. L’aventure a commencé à ce moment et la suite, tout le monde la connaît.
Tu n’en as pas marre d’être toujours associé à ce titre ou à “J’voulais” par celles et ceux né·e·s dans les années 1990 ?
Je n’en ai jamais marre de ce titre, c’est un de ceux dont je suis le plus fier. Techniquement, et en toute modestie, il est incroyablement bien fait, la topline est juste folle, le sujet aussi. Tout est réuni. Il a une importance spéciale, on l’a fait en une nuit, même pas, en quelques heures. La mélodie est sortie d’un trait, j’ai fait un one shot au studio. Il n’a pas pris une ride, il est super entraînant. C’est un titre qui démonte !
À l’inverse, ça te ferait quoi de tomber dans l’oubli ?
Être oublié par qui ? Par les gens ? Les personnes qui m’écoutent ? Ce n’est pas grave, tant que j’ai pu rendre des gens heureux, les faire sourire. Donc non, ça ne me ferait pas grand-chose. Par contre, la scène pourrait me manquer, même si on n’a pas besoin d’être connu pour en faire. Mais oui, être anonyme, ce n’est pas quelque chose qui m’inquiète et ça ne m’inquiétera jamais. La vie est faite de beaucoup de choses et la musique n’est pas une fin en soi, heureusement : ma vie serait triste et mon existence presque inutile !
En France, on t’évoque comme l’un des instigateurs du “Raï’n’B”. C’était une stratégie de ta part ? C’était qui, tes réfs ?
Pas du tout ! On ne s’attendait pas à un tel succès ! Ça a été une grande surprise. Mes réfs sont simples, à l’époque, c’était Michael, Michael et encore Michael [Jackson]. Côté références orientales, ça a commencé avec Cheb Mami, ma toute première référence musicale arabe. J’ai commencé ma carrière en chantant en arabe.
Et aujourd’hui, tu dirais que tu as des héritiers ?
Je ne pense pas. Le Raï’n’B, avec mon équipe, on l’a démocratisé, on en a fait un style à part entière. Mais non, je ne pense pas avoir d’héritiers. On a été une source d’inspiration pour beaucoup d’artistes et c’est ce qui compte.
Comment tu as fait pour que ce style rentre dans le paysage musical ?
Honnêtement ? C’est plus les hautes institutions de la musique qui ont fait le taf. Ils ont senti quelque chose de spécial avec ce style. Ça s’est fait tout seul.
Il y a six ans, tu as fait ton retour avec “Angelina” en feat avec Naps. C’est quoi ton lien avec la nouvelle génération de chanteurs/rappeurs ?
J’en ai rencontré beaucoup en studio. Quelques-uns sont désormais des amis. Après, j’aime beaucoup la nouvelle scène, pop ou rap. On a une bonne nouvelle génération !
Pourquoi ne pas avoir profité de ce duo pour surfer sur le succès et faire d’autres titres ?
C’est vrai que je n’ai pas surfé sur ce feat. À ce moment-là, j’avais pas mal de choses personnelles à accomplir en dehors de la musique, c’était plus important. C’est aussi pour ça que j’ai disparu des radars. J’aime la musique mais je n’en fais pas la moelle épinière de mon existence. Je suis papa de deux enfants, c’était ça, ma priorité.
Désolée de te parler physique, mais les commentaires sont unanimes, tu n’as pas pris une ride ! Tu as des secrets skincare à partager ?
Je tiens déjà à te dire que sur Wikipédia, il y a une fausse date. Je ne suis pas né en 1984 mais en 1979 ! Et je suis très décomplexé. Depuis petit, je fais tout jeune, il y a une histoire de génétique, c’est réel. Mon petit frère de 35 ans fait 10 de moins très facilement. Notre maman fait très jeune aussi. Côté skincare, il y a quelque chose que je fais, c’est vrai. Je te préviens, ce n’est pas de la chirurgie, je n’en ai jamais fait, dans ma religion, c’est mort. C’est autre chose, de naturel. Un jour, peut-être que vous le saurez…
@aminefytiktok #fypシ #pourtoiii #love #comeback #femmes #women #beauty #coeur #senorita #aminefytiktok ♬ Señorita - Amine
Tu seras bientôt dans le line-up du festival “nostalgique” La Kermesse. Pourquoi avoir choisi d’intégrer l’événement ?
J’ai vu que c’était un festival à la cool, les gens sont dans un bon délire. On est là pour faire kiffer. Quand le festival arrivera, j’aurai au moins quatre, cinq nouveaux morceaux dans mon répertoire à chanter sur scène. Je voulais avoir de l’ancien et du nouveau pour le public et mes projets coïncidaient avec les dates de La Kermesse donc parfait !
Le festival La Kermesse aura lieu à Nice les 28, 29 et 30 juin, à Toulouse les 15, 16 et 17 août et à La Seyne-sur-Mer les 2, 3 et 4 août.