On aimerait ne vous parler de Childish Gambino, Donald Glover de son vrai nom, que dans le cadre de son génie tant musical que cinématographique. Sauf que ces derniers jours, l’artiste fait parler de lui pour une sombre affaire mise en lumière par Giannina Antonette Oteto, mannequin kényane basée à New York, qui apparaît sur la pochette de l’iconique disque Awaken, My Love! sorti en 2016. Dans une publication Facebook (aujourd’hui supprimée), la jeune femme partage :
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“Moi-même, la maquilleuse et la styliste (toutes des femmes noires) avons été exploitées et on nous a menti. Nous avons été mal payées, et on nous a promis des sommes que nous n’avons jamais reçues.”
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Sur la première version du post Facebook, on aperçoit la mannequin tenir une version physique de l’album dans ses mains, célébrant sa participation au projet tout en expliquant que, pendant plusieurs années, c’était compliqué pour elle de s’en réjouir : “J’ai eu beaucoup de mal à célébrer cet album pour de nombreuses raisons, et pendant des années, je lui en ai même voulu. Il m’a fait vivre beaucoup de choses, mais pouvoir enfin le célébrer signifie beaucoup.”
Dans une version mise à jour de la publication, Giannina Antonette Oteto détaille pourquoi il a été compliqué pour elle de célébrer cette œuvre et accuse Childish Gambino et son équipe de les avoir sous-payées, elle et les autres femmes présentes sur le shooting.
“La seule personne à avoir reçu des indemnités résiduelles est la femme blanche qui a créé la coiffe”
Plus loin dans le message, le modèle explique que la seule personne à avoir reçu les indemnités résiduelles promises par le chanteur et son équipe est Laura Wass, artiste plasticienne derrière la coiffe portée par Oteto sur la pochette. “La seule personne à avoir reçu des indemnités résiduelles est la femme blanche qui a créé la coiffe, alors qu’elle n’était pas sur le plateau pour travailler sur ce projet (mais elle le mérite aussi).”
Six ans après la sortie de l’album, le délai de prescription étant dépassé, il ne reste que peu d’espoir pour Giannina Antonette Oteto de récupérer ses droits d’auteur, ce qui expliquerait en partie sa prise de parole sur les réseaux sociaux – tout comme la suppression du post dans la foulée.
“Après des années de mensonges et de silence, puis la découverte de complications liées au délai de prescription, cela a été épuisant, émotionnel et globalement triste à gérer. Cela m’a demandé beaucoup, d’autant plus que nous y avons toutes travaillé avec beaucoup d’amour et de fierté pour représenter les artistes noirs. Toutes les tentatives de négociations de mes avocats ont été ignorées par [Childish Gambino] et son équipe.”
“Payez à cette reine ses droits d’auteur”
Sur les réseaux sociaux, plusieurs utilisateur·rice·s se sont insurgé·e·s face à la situation et ont témoigné leur soutien sur les différents posts de Giannina Antonette Oteto : “Chérie, tu dois être payée ce que tu vaux !”, “Payez à cette reine ses droits d’auteur”, ou encore “@donaldglover fais le nécessaire et paye-la”. Sur X/Twitter, un utilisateur indique que la situation découlerait en réalité d’une erreur du modèle par rapport à ses droits en tant que mannequin :
“Je n’ai jamais vraiment entendu parler de mannequins recevant des royalties ou des droits d’auteur. C’est très rare, elle aurait dû s’assurer que cela figurait dans le contrat. Le contrat de mannequinat standard est une décharge qui donne tous les droits au photographe d’utiliser les images comme il l’entend. On dirait que la mannequin a découvert que la dame qui a fabriqué la coiffe recevait des droits d’auteur et que ça l’a contrariée. Il est fort probable qu’elle ait demandé à son avocat d’inclure cette clause dans son contrat avant de lui remettre la coiffe, ce qui était une décision intelligente.”
De son côté, Donald Glover (alias Childish Gambino) n’a pas encore réagi aux accusations du modèle.