Le réseau social aux 140 280 caractères a décidément bien du mal à démêler le vrai du faux dans les questions de cyberharcèlement.
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Jeudi 12 septembre, l’actrice Rose McGowan, dont les révélations ont joué un rôle clé dans l’affaire Weinstein, a indiqué via Instagram que Twitter avait suspendu son compte pendant douze heures. Motif : violation des conditions d’utilisation. Le réseau social a prié l’actrice de retirer les tweets problématiques afin que le compte à rebours prenne effet.
Les tweets en question sont probablement les interjections plutôt musclées adressées à Ben Affleck, lui reprochant silence et mensonges sur les agissements du producteur, accusé d’agression sexuelle par des femmes chaque jour plus nombreuses. Au moment où nous rédigeons l’article, le compte Twitter de l’actrice (notamment connue pour Scream et la série Charmed) ne semble toujours pas avoir été réactivé.
Cette mésaventure verse une larme d’huile supplémentaire sur le feu des salves de reproches adressées au petit oiseau bleu en matière de gestion du cyberharcèlement. Mathieu Kassovitz, par exemple, s’étonne que Twitter censure Rose McGowan tout en laissant Trump professer ses bêtises :
Hey @Twitter pourquoi ne pas suspendre celui de @realDonaldTrump tant qu’à censurer. https://t.co/O88uHij2Ci
— mathieu Kassovitz (@kassovitz1) October 12, 2017
Twitter est connu pour se casser le bec à répétition dans l’épineuse problématique de la lutte contre le harcèlement et la modération équitable. Il y a un an, le patron de Twitter, Dick Costolo, avouait en interne que son entreprise était nulle en la matière. Depuis, rappelle Le Monde, malgré les outils de détection automatisés mis en place, le réseau n’a pas encore trouvé une quelconque manière de lutter contre les trolls. Qu’ils soient anonymes… ou tout-puissants : en septembre dernier, Twitter annonçait qu’il ne pourrait, pour des raisons “informatives”, jamais censurer un quelconque tweet du président Trump.