Sur le Chemin des étoiles cannois, qui présente au sol les empreintes de près de 450 “célébrités du cinéma”, une installation faite de briques rouges, de clous et de fils barbelés entrave désormais le chemin des badaud·e·s. À l’intérieur de cette cage miniature, se trouvent les empreintes des mains de Gérard Depardieu (ou plutôt, “une digigraphie de l’empreinte originale, reproduction identique de [celle de] 1984″, précise l’artiste responsable sur son compte Instagram).
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L’œuvre de TooLate, street artiste habitué des installations militantes et dénonciatrices, fait suite à sa “signature à la contre tribune” concernant l’affaire Depardieu. Installée “aux pieds du Palais des Festivals et des Congrès de Cannes”, symbole de la célébration cinéma français, l’œuvre a pour vocation de “susciter une réflexion sur les inégalités de traitement, tout en soulevant des questions sur les limites de la présomption d’innocence, la responsabilité, la justice et l’équité dans notre société”.
© TooLate
C’est une réflexion sur “l’impunité dont certaines personnalités pourraient bénéficier malgré de nombreuses accusations” et “la protection offerte par le pouvoir et le statut de célébrité” que propose ici l’artiste. Placée au sol, l’installation fait buter et trébucher les passant·e·s, au sens propre comme au sens figuré, afin d’éveiller les consciences. “Il est crucial d’écouter et de soutenir les victimes qui ont le courage de porter plainte”, conclut TooLate, qui affiche sur son œuvre l’affirmation : “Main baladeuse en prison, pas en exposition.” À défaut d’emmener l’accusé au tribunal, TooLate l’incarcère, métaphoriquement.
© TooLate
© TooLate
Vous pouvez retrouver le travail de TooLate sur son compte Instagram.