Adolescence : une simple fiction ou le reflet d’un vrai problème de société ?

Adolescence : une simple fiction ou le reflet d’un vrai problème de société ?

Image :

© Netflix

photo de profil

Par Delphine Rivet

Publié

La série de Jack Thorne et Stephen Graham résonne douloureusement, en particulier auprès du public britannique.

L’une des séries les plus vues du moment sur Netflix, Adolescence, est indéniablement ancrée dans la réalité. Mais puise-t-elle son inspiration dans une histoire vraie ? Oui et non. La création de Jack Thorne et Stephen Graham, et réalisée par Philip Barantini, est en fait le reflet glaçant d’une société qui perd pied face à la montée des discours masculinistes auprès des garçons. 

À voir aussi sur Konbini

L’acteur et co-créateur de la mini-série, Stephen Graham, avait eu vent d’une affaire similaire, impliquant un mineur qui avait poignardé à mort une fille. Quelques semaines après, il découvrait avec horreur une autre histoire tristement similaire, comme il le racontait au site Tudum, de Netflix : 

“Qu’est-ce qui se passe dans notre société pour qu’un garçon poignarde à mort une fille ? Quel a été l’élément déclencheur ? Et puis ça s’est produit une nouvelle fois, et encore, et encore. Je voulais juste mettre un coup de projecteur sur ce phénomène et qu’on se demande ‘Pourquoi est-ce que ça arrive maintenant ? Comment on en est arrivé là ?'”

© Netflix

Il semble qu’il y ait, en effet, une épidémie de crimes à l’arme blanche, en particulier commis par de jeunes hommes ou adolescents. Selon l’organisme Office for National Statistics, le nombre d’attaques au couteau en Angleterre et au Pays de Galles a quasiment doublé ces dix dernières années. Parallèlement, les discours masculinistes et misogynes connaissent un écho inégalé et infiltrent les cerveaux, encore en formation, d’ados toujours plus vulnérables à l’influence des réseaux sociaux. 

Un phénomène inquiétant qui a poussé Stephen Graham à demander, à travers la mini-série : “Qu’est-ce qui arrive à nos jeunes hommes, en ce moment, et quelles sont les pressions qu’ils subissent de la part de leurs pairs, d’internet et des réseaux sociaux ?”

“On aurait pu faire un drame autour des crimes à l’arme blanche d’un gang, ou au sujet d’un gamin dont la mère est alcoolique, ou dont le père est violent”, poursuit-il. “Au lieu de ça, on a voulu se concentrer sur cette famille et se dire ‘Mon Dieu, ça pourrait nous arriver !’. Parce que ce qui arrive ici, c’est le pire cauchemar d’une famille très ordinaire”.