Le musée “La Piscine” à Roubaix a soufflé ses vingt bougies, fidèle à son ambition de “musée solidaire” dans une ville populaire, mais aussi fort d’un rayonnement extérieur qui attire 300 000 visiteur·se·s par an. “Le musée reste fondamentalement un service public pour les habitants de Roubaix, c’est notre démarche : le meilleur pour tous et l’art dans tout”, explique à l’AFP Bruno Gaudichon, conservateur de l’établissement installé depuis 2001 dans l’ancienne piscine Art Déco de la ville, construite en 1932 et fermée en 1985 pour raisons de sécurité.
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Le musée accueillait, avant la pandémie, 300 000 visites par an, “alors que le projet était programmé en hypothèse haute à 50 000 ou 60 000”, ajoute le conservateur. Il affiche sa surprise devant le “rayonnement extérieur” du musée, qui dispose de collections de peintures et sculptures des XIXe et XXe siècles en partie issues de legs de riches industriels, mais aussi d’arts appliqués, textiles notamment.
Parmi ces 300 000 visiteur·se·s figurent 20 % de Roubaisien·ne·s, se réjouit M. Gaudichon, pour qui le musée a été “adopté” par les habitant·e·s, en partie grâce aux nombreuses actions menées en direction des enfants, mais aussi des publics en difficulté, en partenariat avec le Secours populaire ou des associations d’aide aux migrant·e·s.
Dans cette ville aux forts taux de chômage et de pauvreté, le musée remplit le double objectif de refléter l’histoire locale et de proposer à ses habitant·e·s des rencontres. À l’occasion de son vingtième anniversaire, une exposition revient sur les événements marquants des deux décennies passées du musée.
La Petite Châtelaine de Camille Claudel, sculpture d’une tête de fillette souvent qualifiée de “Joconde roubaisienne”, est ainsi mise en valeur près du long bassin central, entourée d’hommages d’artistes contemporain·e·s ou d’enfants de Roubaix.
Les cabines de bain du rez-de-chaussée ont été réaménagées pour accueillir des œuvres classées par taille (cabine XS, M ou XL) dans une mise en scène ludique qui assume son absence de cohérence, où un vase de Picasso cohabite avec une chaussure ou une chaise design.
Le 6 novembre 2021 ouvrira également une rétrospective consacrée au peintre russe Alexej von Jawlensky, du groupe “Blaue Reiter”, dont les visages, au tournant des XIXe et XXe siècle, confinent à l’abstraction. Un week-end festif et en libre accès est également prévu les 13 et 14 novembre 2021.
Avec AFP.