Il y a quelques jours seulement, SCH clôturait l’immense saga JVLIVS, entamée en 2018. Quatre albums géniaux au travers desquels évoluait l’alter ego sombre et torturé du rappeur, inspiré de la fougueuse jeunesse de Gennaro élevé par Ciro dans Gomorra, et devenu un homme vengeur à la Don Corleone, dangereux pour lui et les autres et en proie à ses démons. Des références culturelles sur lesquelles le rappeur s’est d’ailleurs confié cette semaine dans notre Vidéo Club.
À voir aussi sur Konbini
La jeunesse cabossée, la vengeance, les armes à feu et les gamos, la mafia napolitaine et les personnages de fiction abîmés, l’amour éphémère et le temps qui passe inlassablement… JVLIVS était une fresque de toutes les inspirations du S, et sa série de concerts, à Paris et ailleurs, a réussi l’exploit de la mettre en vie à la perfection. Des cathédrales gothiques aux palais siciliens, des lits des luxueuses suites des Champs-Élysées aux ruelles de Marseille, en passant par les restos napolitains, SCH évolue dans tous les décors des univers qu’il a imaginés, rendant hommage à ses clips, à ses covers d’albums et à ses rêves.
En plus de deux heures de show millimétré, le S navigue entre ses différents opus en n’oubliant aucun tube tout en gardant la cohérence parfaite de son histoire. Des fumis s’enflamment quand le rappeur demande à la capitale si elle bouillonne autant que son Vélodrome avant d’entamer son mythique “A7”. Si les échanges avec le public restent rares, ce que certains pourront regretter, le rappeur reste fidèle à son personnage, entier et timide. Mais, surtout, une nouvelle personnalité semble nous apparaître.
Les premières chansons immobile, les jambes écartées, les dernières accompagné d’une guitare électrique, SCH apparaît plus rock star que jamais, et on se permet même la comparaison avec Johnny, qui répétait à l’envi que le plus important, c’était de soigner son entrée et sa sortie. “Prequel” pour ouvrir le show et donner le ton, “Lumière blanche” pour ses adieux, le S nous régale pendant que Jvlivs tire sa révérence. Notre Johnny à nous.