Du 14 au 25 mai, c’est le retour du Festival de Cannes sur La Croisette et, comme l’a récemment révélé le média américain Deadline, un mouvement de protestation des équipes de travailleur·se·s du Festival est à prévoir. Selon leurs sources, “jusqu’à 200 travailleurs du festival du film français — une combinaison de travailleurs de Cannes et de travailleurs d’autres festivals à travers la France — prévoient de manifester pendant l’événement, notamment pour réclamer de meilleurs salaires”.
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Les manifestations seront menées par le groupe Sous les écrans la dèche : Collectif des précaires des festivals de cinéma, dont le nom fait référence au célèbre slogan des manifestations de Mai-68 : “Sous les pavés, la plage”. Parmi les revendications principales du groupe, résumées dans un communiqué, on retrouve les rémunérations, jugées insuffisantes compte tenu des heures supplémentaires pénibles fréquemment effectuées, mais aussi l’instabilité des contrats de travail qui leur sont proposés, à défaut de pouvoir bénéficier du régime de l’intermittence.
“D’après nos propres enquêtes, nous avons constaté que 80 % des employés du festival gagnent moins de 2 000 euros par mois lorsqu’ils sont sous contrat, ce qui est impossible pour vivre à Paris”, a confié une source au sein du mouvement à Deadline, sous le couvert de l’anonymat.
Grève totale envisagée
Selon Deadline, la nature des protestations n’est pas encore connue, mais des sources au sein du mouvement indiquent vouloir se faire entendre lors des cérémonies d’ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs, de la Semaine de la Critique et de l’ACID Cannes et prévoir également des manifestations sur la Croisette tout au long des 12 jours de l’événement. Toujours selon Deadline, une “grève totale” est envisagée et verrait des dizaines d’employé·e·s du Festival se dédouaner de leurs responsabilités sur place.
Les travailleur·se·s concerné·e·s sont les programmateur·rice·s, les projectionnistes, les sous-titreur·se·s, les attaché·e·s de presse du Festival et divers·es travailleur·se·s administratif·ve·s et techniques, dont la plupart travaillent à temps partiel. Si les projectionnistes ou les attaché·e·s de presse venaient à exercer leur droit de grève, cela poserait un problème majeur pour le bon déroulement du Festival. Sans ces corps de métier, il est même incertain que l’événement puisse avoir lieu.
Le mouvement Sous les Écrans la Dèche compte quelques allié·e·s dans l’industrie, à commencer par la cinéaste française Justine Triet, palmée l’année dernière pour son Anatomie d’une chute et qui portait le pin’s rouge vif du groupe sur le revers de son costume au moment de fouler le tapis rouge. Le groupe espère qu’un plus grand nombre de figures de l’industrie du pays (et d’ailleurs) porteront le pin’s lors du festival cette année.