Ce mercredi 28 septembre est sorti Blonde, le film Netflix tant attendu réalisé par Andrew Dominik (L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, Cogan: Killing Them Softly), avec la grande Ana de Armas dans le rôle phare d’une Marilyn Monroe comme on ne l’a jamais vue.
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En effet, le film se basant sur le bouquin du même nom de Joyce Carol Oates, il ne s’agit pas d’un biopic comme les autres. Le livre étire les faits réels pour créer de la fiction et part d’événements s’étant vraiment déroulés pour s’en éloigner volontairement. Un parti pris fort, qui n’empêche que plusieurs films phares de l’actrice sont abordés.
Si vous voulez être au point avant de voir Blonde donc, voilà les cinq films que l’on vous conseille de regarder :
Troublez-moi ce soir, de Roy Ward Baker (1952)
1952, en très grande partie grâce à Troublez-moi ce soir, marquera un tournant dans la carrière de Marilyn Monroe, qui tournait déjà depuis 5 ans. C’est la première fois qu’on donne la possibilité à l’actrice de jouer pour de vrai, d’incarner une femme troublée, mal et presque effrayante.
Elle y joue une baby-sitter encore traumatisée par le décès de son amant, pilote pendant la guerre. De prime abord, le film lui propose encore un rôle de femme fatale obsédée par un homme. En réalité, il raconte comment le conflit européen a marqué les esprits de tou·te·s au fer rouge et a offert un rôle déchirant et dérangeant à Monroe, comme elle n’en a eu que trop peu dans sa courte carrière. Du genre où l’on sent que les thèmes abordés (la solitude, le fait d’être approchée par tous les hommes qu’elle croise, l’envie d’être aimée) faisaient écho avec la vie de l’artiste.
Un film important, qui est d’ailleurs mentionné dans Blonde, dans une scène déchirante où elle passe le casting pour ce film devant une bande d’hommes qui ne voyaient en elle que de la chair fraîche et qui, dès qu’elle commence à jouer, la jugent hystérique ou en faisant trop.
Niagara, de Henry Hathaway (1953)
Le scénario simili-hitchcockien raconte l’histoire d’une femme cherchant, avec son amant, à se débarrasser de son vieux mari sous les yeux d’un couple venant de débarquer pour sa lune de miel, le tout tourné aux chutes du Niagara. Un film avec un rôle de femme fatale, encore, mais qui va pousser le cliché un peu plus loin.
Loin d’être un personnage sot, au contraire, elle incarne malgré tout un cliché de la femme vengeresse, presque vénale, qui use de ses atouts pour séduire. Elle est sublimée par la caméra d’Hathaway, et Blonde s’en moque un peu — après une transition incroyable, le film n’est abordé que par le prisme de son avant-première.
Qu’importe : au moins, vous comprendrez ce dont on vous parle ici.
Les hommes préfèrent les blondes, d’Howard Hawkes (1953)
Un des films les plus culte de l’actrice. Rien que pour la séquence chantée par Monroe avec sa robe rose, sur “Diamonds Are a Girl’s Best Friend”, qu’Ana de Armas reproduit à l’identique une scène dans Blonde. Mais aussi pour sa production douloureuse — l’actrice a dû négocier ardemment pour son salaire, Jane Russell recevant 200 000 dollars, contrairement à Monroe à qui on avait proposé 500 dollars par semaine. Le film qui marqua le tournant pour l’actrice de ne plus se faire marcher dessus par industrie du cinéma, entre autres.
Sept ans de réflexion, de Billy Wilder (1955)
Soyons honnêtes, le film n’est pas le plus mémorable, ni celui qui a le mieux vieilli de la carrière de l’actrice — ou de son réalisateur. Néanmoins, on l’ajoute à cette liste rien que pour la scène de la grille de métro, dont la ventilation soulève la robe de Monroe. Rien que pour cet instant, devenu instantanément une des images les plus importantes de la pop culture, abordée aussi forcément dans Blonde, le film mérite d’être vu.
Certains l’aiment chaud, de Billy Wilder (1959)
Le sommet de la carrière pour Marilyn Monroe. Son film le plus culte, le plus connu et le plus reconnu. L’histoire de deux musiciens prêts à se travestir pour fuir la mafia et rejoignant un groupe de musique féminin, avant de tomber amoureux de la chanteuse/joueuse d’ukulélé Sugar Kane (Monroe, donc).
Les retrouvailles avec Wilder auraient pu être plus agréables, Monroe étant à un moment de sa vie et de sa carrière pas simple. Malheureuse, addict à toutes formes de produits, galérant à réciter son texte (qui dans Blonde a, en plus, une connexion avec sa vie)… Et pourtant, elle réussit à délivrer une de ses meilleures performances — parfaitement reproduite par de Armas dans le film Netflix.
Le film indispensable, sans nul doute.
Petit bonus : Les désaxés, de John Huston (1962)
Le film n’est pas abordé dans Blonde, certes. Mais c’est son dernier, un film important dans la carrière de l’actrice, écrit par son mari de l’époque, qui était longuement traité dans le livre de Joyce Carol Oates. Une de ses performances les plus justes. Et qui montre une femme qui ne se laissent pas faire face à un patriarcat débile. Le tournage fut compliqué, les addictions rendant la fabrication de plus en plus complexe pour l’actrice — ce qui rend le produit fini encore plus impressionnant.
Blonde est disponible sur Netflix.