Une explosion de couleurs, des nouveaux titres et une ambiance survoltée : Taylor Swift a enchanté ses fans jeudi soir pour un premier concert à Paris, avant Lyon, Madrid, Londres ou Munich, au coup d’envoi de la tournée de la méga-star américaine sur le Vieux Continent.
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“Vous avez été les premiers à entendre des chansons de The Tortured Poets Department“, son dernier album sorti en avril, a lancé la chanteuse de 34 ans. “Ou plutôt, comme je l’appelle, Rage féminine : la comédie musicale.“ Et de la rage, il en a fallu pour ces 3 h 15 de show sans pause, devant quelque 42 000 spectateurs, dont quelques-uns avaient campé depuis plusieurs jours au pied de La Défense Arena.
“En étant la première date européenne, on s’attendait à beaucoup” et effectivement, “c’était génial et hyper surprenant”, s’exclame Caroline Vincent, 24 ans, au milieu de fans en costumes pailletés, santiags, lunettes-cœur et ongles aux couleurs de ses albums. Pour ce premier concert d’une série de quatre jusqu’à dimanche à Paris, l’artiste a chanté une demi-douzaine de morceaux de son dernier album, dans une esthétique victorienne et cabaret. Émergeant dans une robe blanche bouffante, elle a entonné “But Daddy I Love Him”, “Fortnight” et encore, pleine de fougue, “Who’s Afraid of Little Old Me?”.
The Tortured Poets Department est devenu le plus écouté à son lancement sur Spotify, avec un milliard de streams en cinq jours. Et ce malgré des critiques mitigées, le magazine musical britannique NME le qualifiant de “rare faux pas”. Taylor Swift a réservé d’autres surprises sur la scène parisienne : chorégraphies de ballet, lumières, et nouvelles tenues extravagantes tout de long, abondamment commentées sur les réseaux sociaux.
“Foule rêvée”
Pour offrir cet échantillon de son dernier opus, la chanteuse a écourté des séquences de son show millimétré emmené à travers les Amériques, en Asie et en Australie, qui retraçait jusque-là ses dix premiers albums, depuis Taylor Swift en 2006. Ils l’ont propulsée d’étoile montante de la country américaine à plus grande star internationale de la pop, avec 110 millions d’auditeurs mensuels sur Spotify (contre 70 pour Beyoncé ou Dua Lipa).
Ovationnée jeudi soir durant deux longues minutes après “Champagne Problems”, elle a fendu l’armure un instant et versé une larme. “J’aurais aimé faire une tournée plus longue en Europe. C’est une foule rêvée à Paris”, a souligné la personnalité de l’année 2023 selon le magazine Time.
“On aurait pu remplir 12 ou 14 La Défense Arena sans problème, on aurait pu faire deux ou trois stades à Lyon supplémentaires”, avait affirmé plus tôt à France Inter Arnaud Meersseman, son tourneur français. Le prix des places s’élève à 180 euros en moyenne, et certains packs VIP montent à 1 500 euros.
Après avoir inscrit avec ses amis “22 mails différents” pour obtenir des places, Noah, Français de 20 ans, peut assister aux quatre soirées parisiennes. Les langues se mélangent, avec 30 % de non-Français, dont 20 % d’Américains, selon des chiffres communiqués par la salle. Christine Sloane, 53 ans, et ses filles Alison et Mary, 12 et 10 ans, ne regrettent pas le voyage depuis Washington : “Cela ne pouvait être mieux. C’était complètement différent [des shows précédents]. Je pense qu’elle était inspirée par la ville.”
Le point commun de cette foule : avoir été touchée par les textes d’une artiste qui chante depuis 18 ans ses joies et ses peines. “On connaît ses plus grands tubes qui sont hyper ‘catchy’ [accrocheurs, ndlr], très pop. Mais, quand on s’intéresse plus profondément à sa discographie, il y a des morceaux sur lesquels elle se livre. Taylor Swift parle de relations toxiques, d’amour impossible, de politique, de santé mentale, etc. Je pense qu’on peut tous trouver une chanson qui fait écho à notre vécu”, témoignait mercredi la Française Chris, 30 ans, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille.
La sixième tournée de Taylor Swift a débuté en mars 2023 aux États-Unis. “The Eras Tour” est devenue à la fin de l’an dernier la première de l’histoire à écouler plus d’un milliard de dollars de billets. Ce chiffre devrait plus que doubler d’ici son terme au Canada en décembre.
Grâce aux JO
Taylor Swift, ancienne petite fiancée de l’Amérique qui a pris position contre le trumpisme en 2018, doit se rendre en Suède, au Portugal, en Espagne, à Lyon (2-3 juin), au Royaume-Uni, en Irlande, aux Pays-Bas, en Suisse, en Italie, en Allemagne, en Pologne et en Autriche. Avec à chaque fois un impact notable attendu sur l’économie locale.
La France a accueilli tôt la superstar pour cause de JO. La Défense Arena va d’ailleurs dès mi-mai accueillir deux piscines olympiques. Avant cela, des fans cherchent encore un laissez-passer pour l’orbite parisienne. “Personne n’a une place qu’il n’utilisera pas pour le concert de Taylor Swift à Paris samedi ?” a demandé jeudi sur X/Twitter l’astronaute Thomas Pesquet.