20 ans après un énorme cambriolage, un musée paraguayen répond à ses voleurs

20 ans après un énorme cambriolage, un musée paraguayen répond à ses voleurs

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© Andrew Neel/Unsplash

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Par Mahaut Delobelle

Publié le , modifié le

Malheureusement, il paraîtrait que les cambrioleurs ne pouvaient plus voir en peinture ce musée.

Au Paraguay en juillet 2002, un cambriolage avait eu lieu au Musée national des beaux-arts d’Asuncion menant à la perte d’œuvres d’une valeur inestimable – “Un autoportrait du Tintoret, une Tête de femme d’Adolphe Piot, un paysage de Gustave Courbet, une Vierge à l’Enfant de Bartolomé Esteban Murillo et un portrait non attribué de saint Jérôme du XVIe siècle”, rapporte Artnet. Le plus étonnant dans cette affaire, c’est tout de même la façon dont les œuvres ont été dérobées.

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Les voleurs avaient creusé un tunnel de 24 mètres de long pour pénétrer dans le musée grâce à un accès qui se trouvait juste en face, dans un magasin alimentaire. À l’époque, la presse avait désigné ce cambriolage comme “le casse du siècle”. Les bandits s’étaient empressés de passer la frontière argentine pour revendre l’une des œuvres, le San Jerónimo qui, à lui tout seul, avait été estimé à une valeur de 200 000 dollars. Cette œuvre a par la suite été retrouvée par les forces de police en 2008. “Une enquête plus approfondie a révélé que les hommes qui avaient ouvert ce magasin avaient utilisé de fausses identités. Ils avaient même creusé un autre tronçon du tunnel qui menait au parking d’un hôtel voisin, que les bandits ont probablement utilisé pour s’échapper”, toujours selon Artnet.

Depuis cette catastrophe, l’Argentine a restitué des milliers d’œuvres au Paraguay, pas loin de 5 000. “Le pays est devenu au cours de la dernière décennie un exemple régional en matière de restitution de biens volés”, expose l’Unesco. Le musée abrite plus de 650 œuvres allant de la peinture à la sculpture. Pour ce qui en est des œuvres volées, le musée a eu la surprenante idée de demander à cinq artistes de les récréer. Ces œuvres sont exposées depuis le 22 mars dans le musée.

Entre fascination et étonnement, c’est un choix bien particulier de la part du musée de décider de refaire les œuvres. On pourrait presque dire que les originales sont plagiées, mais l’intention reste attendrissante. On espère seulement que les œuvres ont été reproduites à la perfection, sinon il se pourrait qu’elles ne soient pas loin de terminer au MOBA (Museum of Bad Art).