Prime Video : dans son nouveau spectacle, Foresti fait la cour aux Boys Boys Boys

Sérénade

Prime Video : dans son nouveau spectacle, Foresti fait la cour aux Boys Boys Boys

"À tout juste 50 ans, me voilà à nouveau célib - donc je drague sur site. Y'a bien un con qui finira par tomber sous le charme"

Madame Foresti nous a donc menti – tant mieux ! Alors que le nom du précédent spectacle de l’humoriste (Épilogue) laissait suggérer qu’il s’agissait du dernier tour de piste de la comédienne, la voici de retour avec un savoureux seul en scène, Boys Boys Boys. Ce coup-ci, pas de doute : le titre a bien pour but de “faire passer un message”. À savoir ? Florence navigue à vue, dans la tempête de sa crise de la cinquantaine, ballotée entre une fille que l’adolescence “terrorise” et puis, surtout, les affres d’un célibat inopiné.

Bon sang. Mais un âge où le maquillage sert “plus à ne pas se faire peur qu’à se faire belle”, comment s’extirper de ce no man’s land affectif ? Piocher du côté des “jeunes” ? Tout bonnement faire une croix sur la vie sexuelle ? Ou alors… Mettre son féminisme sous le tapis, en se glissant dans le rôle de l’agresseur ? Ce serait le comble, de la part d’une personnalité publique qui s’était fermement positionnée contre leurs méthodes (rappelons-nous de Foresti qui refuse de remonter sur scène, en tant que maîtresse de cérémonie des Césars 2020, après que Polanski ait reçu le prix du meilleur film pour J’accuse). Mais que voulez-vous. Quand il faut….

“Moi aussi, je veux être sugar mommy”

Elle est pas là pour enfiler des perles, Foresti. Commentant le titre de son nouveau one woman show, l’humoriste met d’emblée les points sur les i : “C’est pas un hommage à Sabrina non, non. L’objectif de ce spectacle, c’est de faire venir des hommes dans ma salle”. Après tout, il y a urgence. L’inoubliable flic de Dikkenek a passé le cap des cinquante balais – seule. La faute à une grossière  erreur de jugement, de la part de ces messieurs ? “Laisser un produit pareil sur le marché, c’est une honte”, flingue-t-elle. Alors, pour ouvrir les yeux de la gent masculine sur son potentiel, la voilà qui joue la carte du baiser impromptu, vite suivi d’un “oh la la, je sais pas ce qui m’a pris”. Une technique finement rodée, qui vise seulement une certaine catégorie d’hommes, attention.

Déjà, les mecs de son âge“ça pique, ça ronfle”, non merci. Les quadra alors ? Trop amoureux, et obnubilés par l’envie de “fonder un foyer”. Bon. Les vingtenaires alors ? Jackpot. “Moi aussi, je veux être sugar mommy”, confesse volontiers Foresti. Avant d’expliquer que, pour séduire cette génération, Madame est prête mettre son féminisme au placard pour jouer la carte de la nunuche. Histoire de flatter l’ego de ces gars un rien fébriles, depuis qu’ils ont percutés “qu’ils ne servaient à rien, et qu’ils (nous) faisaient pas jouir avec des bites d’acier”

D’ailleurs, au fond, l’homme n’a jamais été que la version “inachevée” de la femme. La preuve ? Ces tétons qui n’ont pas osé devenir seins et puis, surtout, cette incapacité à “faire des gens”Okay. Mais alors, Florence, comment expliquer que le “sexe faible” (les mecs) soit parvenu à prendre l’ascendant socio-économique sur le sexe fort (les meufs) ? Élémentaire. Dans une savoureuse séquence, l’humoriste brosse une fresque pré-historique qui explique tout à la fois le passage à la bipédie, l’origine de la domination masculine et… les fondements des trois monothéismes. Rien que ça.

Florence, fais-nous ta tête de Voldemort

Le spectacle est porté par une énergie débordante, et la parfaite maîtrise des “moues” dans lesquelles l’humoriste s’est spécialisée. Jamais Foresti, en pleine affirmation d’un désir féminin décomplexé, n’avait jonglé avec autant de fluidité entre la mine-du-regard-noir et celle de la pimbêche-en-pâmoison. Ni une, ni deux, l’humoriste enchaîne les personnages pour dire ses déboires amoureux, et croquer la “guerre des sexes”.

Un coup le public la découvre en shopping girl en plein réflexion devant entre un rayon d’hommes – certains étant de la “nouvelle collection“, d’autres de “seconde main”. L’autre fois, Foresti campe avec maestria un styliste italien chargé de concevoir… la vulve, “Maaaa oui che veux queque chose avé beaucoup de tissus, dé drapés, dé plis, dé volants”. Pour quel résultat ? Un sexe en “bordel”, qui empêche notre humoriste de songer ne serait-ce qu’une seconde à l’homosexualité. D’ailleurs, peu importe : l’humoriste “banalement hétéro” qui se dit heureuse de vivre dans une époque où “les femmes n’ont plus “besoin” des hommes, mais envie d’eux” a trouvé chaussure à son pied. De quoi donner matière à un nouveau spectacle, du genre Love, Love, Love ? Nous, on est prêts.