Pourquoi tu ne dois (surtout pas) t’empêcher de re-re-re-mater Love Actually

Classiques des classiques

Pourquoi tu ne dois (surtout pas) t’empêcher de re-re-re-mater Love Actually

Raison n°1 : revoir notre regretté Professeur Rogue, en directeur d'une agence de design aux amours torturés.

“Quoi ? On parle encore de Love Actually en 2024 ?”, s’étrangleront les esprits chagrins, à la lecture des premières lignes de cet article. Bon. Écoutons un instant leurs doléances. À les entendre, la romcom-phare de Richard Curtis (Coup de foudre à Nothing HillJournal de Bridget Jones…) serait désuète, 21 ans après sa sortie ; l’ambiance christmas movie débridée friserait le ringard. Pire encore : l’arrière goût de déjà-vu que laisserait dans la bouche un énième visionage rendrait nauséeux. “Vite, éteignez tout, et passez à autre chose”. Sauf que non. À Konbini, justement, on n’a pas hyper envie de “passer à autre chose“, lorsqu’on cause de Love Actually. Voici pourquoi.

1. Un film “chorale”, pour raconter l’amour autrement

Si, aujourd’hui, l’adoption du format “destin croisé” par les romcom a force d’évidence, c’est parce que Love Actually est passé par là. Jusqu’à sa sortie, les réalisateurs privilégiaient plutôt une trame tradi’, articulée autour d’un unique couple dont on suivait les joies et les peines. D’ailleurs, Richard Curtis souhaitait aussi emprunter cette voie-ci à la base, en consacrant un premier film à David (Hugh Grant, en prime minister amouraché de sa collaboratrice), puis un second à Jamie (Colin Firth, qui campe un écrivain décidé à séduire une employée de maison malgré la barrière linguistique – la senhora ne parlant que portugais). Seulement voilà. Après être resté en pâmoison devant des films à narration complexe comme Pulp FictionNashvill ou encore Magnolia, notre réal’ a voulu, à son tour, mettre la main à la pâte. Tadam.

2. Des idylles sont pas si gneu-gneu que ça

Ehhhhhhh oui, n’en déplaisent aux haters. Alors oui, c’est vrai, du guimauve, il y en a. Qu’on songe seulement à la fameuse scène où Mark (Andrew Lincoln, de The Walking Dead) “déclame” son amour via des pancartes. Ou encore aux affres amoureux du gosse de Liam Nesson, aux efforts pharamineux de Jamie pour se faire comprendre de celle dont il espère attiser la passion. Bref, jouons cartes sur table : Love Actually est à l’eau de rose – mais pas que. Rappelez-vous. Mia, la secrétaire raide dingue de son boss, termine seule, après avoir jeter toutes ses forces dans la bataille, dans l’espoir de faire voler en éclat le ménage de son Jules. Aussi : Mark (celui qui fait les pancartes, oui) est bien forcé de faire le deuil de l’amour impossible qu’il cultive, bien malgré lui, pour la femme de son meilleur ami. Ce qui fait le malheur des uns…

Bref, Love Actually c’est aussi le récit en patchwork d’amours contrariés. Que soit suite au deuil d’un partenaire, ou d’infidélités soudain mises à jour. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la reine des romcoms ne verse pas dans des happy endings béats. Et c’est tant mieux.

3. Une BO au cordeau

Comment oublier l’interprétation de All You Need Is Love des Beatles par le soulman Lynden David Hall, devant une Keira Knightley aussi émue que nous, alors que bondissent musiciens et choristes, en l’honneur de son mariage ? Sur un registre autrement moins orchestral, citons aussi le Christmas is All Around You pondu par Billy Mack (Billy Nighy, en chanteur désabusé sur le retour). Un concentré de too much qui tourne en furieuses rengaines, encore et encore, dans la tête du spectateur. Sinon quoi… Sinon, le film réuni de nombreux hits de l’époque – dont l’inévitable All I Want for Christmas de Mariah Carey. Sans oublier Dido, Maroon 5 ou encore Kelly Clarkson. Alors, envie de streamer là, maintenant, tout de suite, la BO du film ? On te comprend.

4.  Professeur Rogue est de retour…

Plus précisément l’acteur Alan Rickman, disparu en 2016, qui endossait ici l’élégant costume de Harry, le top boss d’une agence de design à la mode dont le quotidien de mari – et père – est perturbé par les avances… appuyées de sa secrétaire, Mia. C’est avec un plaisir de gosse qu’on redécouvre le jeu d’acteur tout en retenue de celui qui avait bercé notre enfance, aussi, avec son rôle d’ennemi juré de Bruce Willis dans Die Hard. Craquera-t-il, craquera-t-il pas ? Voilà “le” point d’interrogation qui nous tient en haleine, devant Love Actually. Au cas où quelqu’un n’aurait pas vu le film (ça doit bien exister, quelque part), on ne spoilera rien. Mentionnons simplement qu’une séquence montre Harry en train d’acheter un collier ultra classos à ladite secrétaire, auprès d’un vendeur qui n’est autre que… Rowan Atkinson. Aka “Mister Bean”, dans un savoureux caméo. Humour british oblige.

5. Une bulle d’air au milieu de l’asphyxie ambiante

Bien sûr, à force d’avoir poncé Love Actually, on en est venu à connaître chaque intrigue par cœur – certaines répliques nous viennent à l’esprit, avant même qu’elles soient prononcé à l’écran. “Quel ennui”, diront certains. À nous de répliquer que, précisément, c’est parce que l’on sait où l’on va en regardant ce film qu’on aime autant le revoir. Dans une époque où on jurerai que quelqu’un a sonné les trompettes de l’Apocalypse, tant l’avenir paraît incertain – et franchement menaçant -, pouvoir s’accorder un saut cotonneux dans le très-très-très connu est un petit plaisir à ne pas négliger. Effet doudou garanti.