Ceci est un exercice mental. Respirez un grand coup, fermez les yeux. Sentez le sommeil vous gagner, tout doucement. Vous êtes loin, loin… Et vous vous réveillez au son de cris hystériques, ponctués de “J’aurai ta peau, Batman” et autres “Gotham sera bientôt mienne”. Pas de doute. Par un méchant coup du sort, l’asile d’Arkham est devenu votre résidence.
Imaginons maintenant que cette prison-hôpital emblématique de l’univers DC abrite, outre votre modeste personne, une copieuse grappe de super-vilains. Deadshot, Harley Quinn, Captain Boomerang, El Diablo, Killer Croc… Oui, mettons que toute la brochette de la Suicide Squad du réalisateur David Ayer soit réunie. Derrière les barreaux, à quelques mètres de vous. Question : si vous aviez le choix, avec lequel de ces forcenés souhaiteriez-vous partager votre cellule ? Et qui serait le pire codétenu envisageable ? Étudions le sujet, au cas par cas.
1. Deadshot, papounet en détresse
Alerte au papa poule. Le plus célèbre hitman de DC le répète pour la 36 739e fois : sa petite Zoé lui manque. Et qu’elle soufflera bientôt sa 7e bougie, et que personne ne sait comment elle va payer ses études… C’est toujours la même rengaine. Celui qui, autrefois, s’imposait comme l’un des plus badass ennemis du Chevalier Noir est tombé bien bas. Ouin, ouin. Passé en boucle format streaming musical, le chapelet des plaintes de celui qui ne “rate jamais” ses cibles a de quoi rendre taré le plus sain des incarcérés. Ressaisis-toi, daddy.
2. Captain Boomerang, l’éternel addict
Pourquoi personne n’a pensé à lancer un atelier Alcooliques Anonymes, à Arkham ? Non parce que là, ça aurait aidé. Digger Harkness, aka Captain Boomerang, gère mal le virage du sevrage. Privé de sa favorite beer à 12,5 %, ce soûlard notoire tourne à l’épave. L’addiction le rend irascible, brutal. Le célèbre voleur qui usait des boomerangs de son Australie natale pour commettre ses méfaits a la main qui tremble, le regard torve. En fait, c’est bien simple : il regarde n’importe quel détenu comme s’il le tenait pour unique responsable de ses privations. Et il a l’uppercut revanchard. *Gloups*.
3. El Diablo, Platon en carton
Boooooooooooring. Fut un temps, ce titan des cartels mexicains était du genre hyper rock’n’roll. Course-poursuite en bagnole, drogues à gogo, fiestas dantesques. La vie de star, quoi. Et puis tout s’est arrêté. Par un triste jour, le gangster perd son sang-froid lors d’une dispute de ménage. Il s’énerve, puis s’enflamme – littéralement. Tant et si bien qu’il fout le feu à son propre foyer. Et provoque ainsi la mort de sa femme, ainsi que de son enfant. Depuis la tragédie, El Diablo n’a plus rien de diabolique. Il reste assis, méditatif. Ce no fun absolu écoule ses journées en martelant que sa vie d’errance est derrière lui, qu’utiliser des pouvoirs c’est mal, que plus jamais etc., etc. Ennuyeux à faire bâiller l’une des portes de cellule d’Arkham.
4. Killer Croc, prédateur un jour, prédateur toujours
Alors là, on est sur un gros morceau. Et c’est pas une façon de parler. Cette véritable entorse au principe de l’évolution ne passe malheureusement pas inaperçue. Impossible de faire abstraction de sa hideur. Sorte de crocodile anthropomorphe géant, Waylon Jones (de son vrai nom) frappe par sa monstruosité, et pèche par ses habitudes. Celles d’un homme de Néandertal – mais en pire. Créature des égouts, il mange comme un animal sauvage, dort comme un animal sauvage. Et, en bonne logique de carnivore préhistorique, vous regarde comme une proie.
5. Harley Quinn, starlette à caprices
“HA, HA, HA, HA, HA.” Bordel. Il est même pas 6 heures du mat’ qu’on doit déjà se coltiner les gloussements de Miss Arkham Asylum. Celle qui était psychiatre de l’institution, avant de virer psychopathe au contact énamouré d’un certain “Joker”, rend la vie pénitentiaire à la fois carrément baroque et… tout bonnement insupportable. Certes, ses attractions circassiennes comptent parmi les rares divertissements de l’asile, mais à quel prix ? Boucan incessant, scandales de diva… Harley fait le show 24 heures/24, 7 J/7 en se prenant pour Mariah Carey. Et c’est bien la seule à y croire.
Récapitulons
On va pas se raconter de salades, la “Task Force X” d’Amanda Waller fait pas rêver, question cohabitation. Mais certains énergumènes font quand même plus flipper que d’autres. Il y en a même un avec qui on pourrait envisager un quotidien a minima pacifié : El Diablo. Eh oui, comparativement aux autres membres de la Suicide Squad, ce repenti présente l’immense avantage d’être zen.
Certes, son délire “je ne suis plus le même qu’avant” est ennuyeux. Complètement rasoir, même. N’empêche qu’à ses côtés le risque d’excès de rage qui pourrait finir en pugilat – voire en franche boucherie – frôle zéro. Plutôt rassurant dans le cadre d’un partage de cellule sur la longue, longue, durée. Bonus : il se pourrait même qu’avec sa philosophie de vie peace and love El Diablo puisse distiller quelques précieuses perles de sagesse, et – qui sait ? – faire de vous quelqu’un de meilleur.
Bon. Au concours de celui qui risque le plus de massacrer son partenaire de cellule, reste à voir qui remporte la médaille d’or. Sur le sujet, y’a pas photo : Killer Croc est largement pressenti vainqueur. Pour la simple et bonne raison que le type n’est pas un “type”, mais une bête. Et une bête a des instincts. Chassez son naturel de tueur, il revient au galop. Impossible de dormir sur ses deux oreilles avec un codétenu pareil. Et on vous parle même pas des lacunes d’hygiène dans la piaule. Ni des ronflements préhistoriques, ni des modes de communication abrupts, ni de… enfin, vous avez compris l’idée. À fuir, 100 %.
Voilà pour notre bilan mouture Suicide Squad 2016. Une sélection qui pourrait bien être bouleversée par l’arrivée fracassante (forcément) de nouveaux challengers, dans Suicide Squad 2. Ratcatcher, King Shark, Mister Polka Dot, Peacemaker, Blackguard, Bloodsport… Originellement prévue pour 2019, la date de sortie des nouvelles aventures des “pires des pires” de DC Comics reste floue. Une chose est sûre : un nouveau débat autour du pire codétenu possible s’imposera. Comptez sur nous pour apporter notre expertise sur le sujet, le moment venu.