Quel rôle le maquillage joue-t-il sur la construction de l’identité ?

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Quel rôle le maquillage joue-t-il sur la construction de l’identité ?

Quel rôle le maquillage joue-t-il sur la construction de l’identité ?

Que ce soit au quotidien, pour des événements hors-du-commun, dans les moments de joie ou les coups durs, le make-up a pris une place essentielle dans nos vies.

Au point que, pour beaucoup d’entre nous, il sert même à la construction de l’identité. On a demandé à l’artiste Bilal Hassani et à la créatrice de contenu Bily is Rose de nous raconter leur rapport au sujet. 

S’embellir plutôt que se dissimuler

Longtemps, trop longtemps, le maquillage a été considéré comme un outil de dissimulation des défauts, une manière d’entrer dans une norme de perfection unique. Mais ça, c’était avant l’arrivée de la Gen Z et de la libération des identités. La preuve c’est que, lorsque Konbini et Nyx Professional Makeup demandent à Bilal Hassani son avis sur le sujet, iel est très clair : “Ce discours sur le fait de se cacher derrière le maquillage on l’a beaucoup entendu, trop entendu même, mais moi je ne me sens pas masqué.e lorsque je porte du maquillage. En fait, c’est presque le contraire. J’ai l’impression que si je ne me suis pas maquillé.e, les gens ne voient pas tout le potentiel de ma personnalité. Parce que j’ai l’impression d’être moins expressif.ve lorsque je n’ai pas ma face”. 

D’ailleurs, pour Bilal Hassani, cette façon d’exprimer sa personnalité par le biais du maquillage remonte à loin. “La première fois que je me suis maquillé.e, c’était un matin avant l’école, je devais avoir 9 ans et ma maman était déjà partie bosser. J’ai piqué sa poudre bronzante et son eyeshadow, et je me suis fait un truc un peu goth, parce que j’écoutais beaucoup de punk. Mes camarades ont cru que j’avais un œil au beurre noir mais moi j’ai adoré”, se souvient-iel avec émotion, en jetant un coup d’œil à sa mère assise en face d’iel. Iel ajoute en riant : “Volez le maquillage de vos parents mais soyez discret.e.s”. Iel reprend, plus sérieusement : “Au fil du temps, j’ai surtout découvert que le make-up pouvait me servir à embellir les parties que je n’aime pas plutôt que de les cacher ou d’en arriver à les abîmer. C’est ça le but, sublimer plutôt que d’abîmer”. 

Construire son identité en apprenant à se maquiller

Du côté de Bily, instagrameuse maquillage aux créations lumineuses, le discours est le même : “Je ne me sens jamais autant moi-même que lorsque je pose mes pinceaux, ma palette, que je regarde mon look dans le miroir et que je me dis ‘wahou girl, j’adore ce que je vois’”. La voix pleine de sourire, elle continue : “Avant de me lancer dans la création de contenus de make-up, je ne connaissais pas vraiment ma personnalité. Je prenais un peu de celles des autres et je tentais de la coller à moi sans que ça fonctionne vraiment. Puis, en cherchant des looks à faire, j’ai commencé à chercher en moi, à me demander ce que c’était vraiment que d’être Bily. Et les réponses sont venues, c’est mon île, La Martinique, c’est le Cameroun, ce sont les gens que j’ai croisés, ceux que j’aime, ceux qui m’ont influencée, les films que j’aime et que j’ai envie de traduire sous la forme d’un make-up, etc. Ça m’a vraiment aidé à me trouver.”

Mais qu’on ne s’y trompe pas, trouver son identité grâce au maquillage peut prendre du temps. “Quand on cherche son identité, on veut aller très vite, arriver tout de suite à quelque chose qui nous correspond, qui en jette, qui ressemble aux gens qu’on admire. Mais il faut accorder de l’importance au trajet, prendre du temps, essayer des choses. Moi, il m’a fallu du temps et je trouve qu’il y a de la beauté dans les erreurs, même dans la banane blonde que j’ai eu sur la tête pendant deux ans”, affirme Bilal Hassani. Et de poursuivre : “J’ai longtemps détesté mes paupières, c’est bizarre, mais ça me complexait. Jusqu’au jour où j’ai compris que je ne faisais pas la forme d’œil qui me correspondait. Ça a pris du temps mais ça a été cathartique, thérapeutique.”

Une routine pour s’aimer au quotidien

Bien sûr, cette construction de l’identité et du self-love par le biais du maquillage s’élabore aussi dans la routine, qu’elle soit quotidienne ou pas. “Ma routine varie, ça dépend de mon humeur. Je peux sortir avec beaucoup de couleurs pour illuminer la journée de mes collègues comme je peux ne même pas mettre d’anti-cernes parce que j’ai la flemme. Je fais ça au gré de mes envies, surtout depuis que je me maquille pour moi et pour moi seule”, explique Bily. “Avant, je me maquillais pour être validée par les autres, surtout à l’adolescence. Et puis, en prenant de la confiance, je me suis dit que je n’avais pas besoin de plaire aux autres. Ce jour-là, où j’ai décidé de vivre pour moi, le monde est devenu plus agréable.” Chez Bilal Hassani par contre, la routine est une règle même si elle n’est destinée qu’à son propre bien-être : “Je me lève, je prends mon café, je fais la vaisselle de la veille, j’écris mon journal, je mange une banane, je reprends un café puis je mets un anti-cernes, du bronzer, un peu de blush et ma Fat Oil Li Drip de Nyx Professional Makeup. Enfin, je me coiffe et je sors, toujours avec le chien.” Iel conclut : “Je fais ça pour moi, pour me sentir bien, quelle que soit mon humeur. Mais ça ne veut pas dire que c’est le seul make-up que je peux me faire. Mon identité est plurielle, mon make-up aussi. C’est pour ça que je n’aime pas ma photo d’identité et que je préfère The True ID Card de Nyx Professional Makeup. En effet, sur celle-ci, pas besoin d’entrer dans une morne norme, on s’y maquille et on s’y coiffe comme on veut. Quant au genre, il est écrit “le mien”. Car comme le dit Bilal, votre identité, c’est votre affaire.