Arles, comme chaque été, reprend sa place de capitale mondiale de la photographie. Visite guidée par Fred Stucin et Juan Jérez, à travers leurs photos commentées de cette 47ème édition.
Munis d’un Huawei P9, le portraitiste français Fred Stucin habitué des Rencontres et Juan Jérez, photographe espagnol basé à Paris, ont parcouru les rues et les expositions de la ville musée en épicentre de la création et du patrimoine photographiques.
Jusqu’au 25 septembre, cette édition 2016 offre un éclectisme total des genres et un éclatement des lieux avec de nouveaux espaces investis dans la ville comme Ground Control, une friche de 700m2 près de la gare, ou des extensions jusqu’à Nîmes, Avignon ou Marseille. Visite guidée.
L’essence du mot rencontre
Fred Stucin | Comme son nom l’indique, il s’agit bien de Rencontres : avec des œuvres, avec des personnes. On se déplace d’espaces en espaces, puis entre-deux, dans les rues, on parle avec les gens que l’on croise, que l’on découvre. Si la première semaine d’ouverture est surtout destinée aux professionnels, on est quand même en espadrilles. Et comme on déambule toute la journée sous une forte chaleur, on a qu’une hâte, se désaltérer sur une terrasse. Comme ici, rue du Palais, avec cette fille assise au Tambourin, “the bar” arlésien.
De l’importance de la place du Forum
Fred Stucin | Pendant quelques jours, on expérimente, on voit, on se pose, on se coupe du monde réel pour se plonger dans le monde photo. C’est un lieu de présentation et de débats. Certaines personnes s’extasient, d’autres démolissent ce qu’ils ont vus. Parfois, cela arrive aussi, on entend juste un « je n’aime pas ». Ces débats informels entre éditeurs, photographes, passionnés se font le soir autour d’un bon Pastis, place du Forum, ou comme ici devant des danseurs de capoeira.
Un temps formateur
Juan Jérez | Le photographe travaille souvent tout seul, du moins dans mon cas. Les rencontres d’Arles sont une occasion incroyable pour discuter avec d’autres personnes qui partagent cette même passion. On apprend énormément en regardant le travail des photographes exposés et en parlant avec les participants du festival.
La toute première
Juan Jérez | C’est la première photo que j’ai prise au festival. C’était avant l’événement “La nuit de l’année” qui investit les rues d’Arles dans une ambiance festive pour une grande promenade photographique où différents acteurs de la presse, magazines, agences, collectifs de photographes montrent leur production de l’année sur quatorze écrans. Elle est assez représentative du festival, j’aime le côté symétrique du mur et cette façon de “s’approprier” de l’espace par les photos accrochées.
L’installation immersive “END”
Fred Stucin | Voici l’un des temps forts des Rencontres, l’exposition d’Eamonn Doyler à l’Espace Van Gogh qui mélange photo, illustration et bande-son. Son nom est “END” et sa scénographie est bluffante et frôle la performance. C’est un photographe de rue qui a su surprendre tout le monde cette année. Une vraie claque à découvrir ici.
La photo sociale de Sid Grossman
Fred Stucin | Plus classique, l’exposition d’un maître de la photos de rues des années 1940-1950, Sid Grossman. On y découvre des photos anciennes finalement infiniment contemporaines, puisque quand on monte d’un étage pour regarder les œuvres d’un photographe actuel, on réalise qu’on fait encore les mêmes photos. C’est important de se mettre en parallèle du passé, de se (re-)positionner aussi. Les photos historiques sont tout compte fait la base des expérimentations modernes, parfois hermétiques.
Le Hors-Cadre
Fred Stucin | Cette photo très colorée est typique de ce qu’on peut voir dans les rues arlésiennes. En fond, il s’agit de l’oeuvre “Toiletpaper” des ateliers Maurizio Cattelan réalisée avec le photographe Pierpaolo Ferrari que l’on peut voir au Parc des Ateliers. En héritiers d’Hara Kiri, ils ont construit des images provocantes et kitsch aussi sublimes qu’absurdes pour déconstruire une société dominée par le règne de l’apparence et la consommation.
Une histoire de regard
Juan Jérez | J’ai pris cette photo avant de visiter l’expo d’Ethan Levitas qui met en regard ses fascinantes séries avec celles de Garry Winogrand à la Grande Halle. La nuit avant il avait plu et sur le chemin et le sol était couvert de miroirs d’eau. Après avoir pris le cliché, j’ai discuté avec le monsieur en vélo, un aimable et très agréable photographe allemand. Car ici, tout le monde prend le temps de discuter.
Une énergie saisissante
Juan Jérez | Il faut être une éponge à Arles, tellement il y a de choses à voir. Des expositions superbes comme celles de Don Mccullin, de Yan Morvan, de Laila Avril ou encore des jeunes photographes japonais de la rue Docteur Fanton.
Et cette ambiance générale du festival qui vous saisit ! Arles est une ville magnifique où toutes ces énergies concentrées autour du monde de la photo trouvent en son sein une scène incomparable.
En mêlant les grands noms à la jeune génération, en montrant une Africa Pop loin des clichés ou en rajeunissant la street photography, Arles 2016 nous surprend.
Toutes ces photos ont été réalisées avec le Huawei P9 et son double objectif photo conçu en partenariat avec Leica pour répondre à toutes les attentes des photographes nomades. Les deux objectifs – couleurs et noir/blanc – de 12Mpx chacun permettent une prise de lumière et une colorimétrie professionnelles dans toutes les situations. Pour retrouver les Rencontres Arles sur Instagram : le compte officiel Huawei et le compte officiel du festival