On vous dit tout sur son arrivée chez nous et le meilleur moyen de vous plonger dedans.
Un crush à l’ancienne
Que ce soit dans les librairies, dans les restos, sur les plateformes de streaming, dans les jeux vidéos, dans les salons à thème ou dans le vocabulaire, la culture japonaise est partout. Genre vraiment partout. Mais si elle n’a jamais été aussi puissante en France qu’aujourd’hui, ça ne date pourtant pas d’hier. Ben ouais, après les deux siècles d’isolement du Japon (entre les XVIIe et XIXe), le pays s’est rouvert à l’Occident. Et dès ce moment-là, il a commencé à fasciner les français, notamment grâce à ce qu’on appelle sa “haute culture” : ses estampes et son art en général. Victor Hugo, Charles Baudelaire, Auguste Rodin, mais aussi les impressionnistes – tous les mecs qui pèsent à l’époque — sont fascinés par l’art de l’archipel. Les premiers “weeb” étaient nés.
Le Japon, comme moyen de s’évader
Deuxième étape-clé : les années 1960-1970. À l’époque, la jeunesse occidentale, surtout française, ne se reconnaît plus dans le modèle de ses parents. Si si, rappelez-vous, un parent ou un grand-parent vous a parlé de mai 1968, de l’amour libre et de tous ces trucs qu’on a un peu oublié depuis mais qui sont au cœur de notre héritage. Bref, à l’époque, les jeunes commencent à regarder vers l’Asie pour trouver du sens. Certains partent méditer à Katmandou, faire de la moto à travers l’Inde ou ouvrir des bars en Thaïlande. D’autres encore partent à la découverte du Japon. Et là, c’est le choc. Ils redécouvrent une culture richissime dont le sens du beau les frappent. Il existe notamment une forme de bande dessinée appelée Manga qui séduit ces nouveaux explorateurs. Et certains décident de le ramener chez eux.
Manga-BD : même combat
Histoire dramatique d’un samouraï, le premier manga à être publié en France sort le 4 octobre 1969 dans un obscur magazine consacré aux arts martiaux. Il fait sept pages et il n’est attribué à aucun auteur ni aucun éditeur japonais. Autant vous dire qu’on est loin des sagas de pirates blindés de pouvoirs et de ninjas défendant des villages ou les histoires de la station de police devant le parc de Kameari de l’arrondissement de Katsushika (ce dernier, dont les vrais auront la réf. est considéré comme le plus long au monde avec 200 tomes) dont les créateurs sont des légendes absolues. Rejetée par les milieux conservateurs, cette nouvelle forme de bande dessinée séduit aussi bien les jeunes en demande de nouveauté que les passionnés de BDs francophones (notamment belge bien sûr). Pour ces derniers, le manga est un frère du bout du monde de leur passion.
Les animés à la manœuvre
Puis ce sont les animés qui débarquent, à commencer par des robots géants et des petites filles blondes en 1978. Puis des capitaines de l’espace avec des balafres, des réinterprétations des épopées mythologiques en mode SF, des policiers blindés de gadgets, des enfants à la recherche de cités perdues en Amérique du Sud et, enfin, la consécration avec des guerriers de l’espace avec les cheveux en l’air et des jeunes combattantes de l’amour en tenues de marin. Les audiences explosent et les critiques aussi. Les animés sont jugés violents, bêtes et moches par pas mal de gens un peu trop vieux et réacs pour comprendre. Mais le succès est là. Les contenus arrivent par milliers et envahissent tout. Puis les films du maître incontesté de l’animé, l’immense Monsieur M., plient le game à base de château volant, de bus en forme de chat, de cochon-pilote d’avion, etc. Ce King termine les dernières critiques avec les récits d’une princesse adoptée par une déesse louve (1997) et du voyage d’une enfant au pays des esprits (2001), qui sont acclamés par la presse artistique et cinématographique.
Dernier niveau
À partir de là, le développement d’internet aidant, c’est l’emballement. La culture japonaise déjà bien ancrée en France s’étend par tous les moyens. Des jeux vidéos mythiques sur bornes d’arcade puis sur consoles comme le célèbre pompier moustachu, les petits monstres de poche ou encore la mythique saga de jeu de rôle au tour par tour ; des romanciers de génie ; des artistes plasticiens époustouflants ; une culture gastronomique de zinzin (d’abord les sushis puis les gyozas, les katsudon et les ramen) ; et, bien sûr, encore plus de mangas et d’animés. Au point que de nouveaux mots entrent dans notre langage quotidien. Comme weeb qui désigne les non-japonais fans du Japon ou otaku qui désigne celles et ceux qui s’enferment pour jouer à la console, regarder des animés ou lire des mangas. Enfin, il y a le cosplay, une pratique qui consiste à se déguiser en personnages issus de ces fictions grâce à des costumes faits à la main. Tout ça pour aller parader dans des rassemblements ou dans la rue (enfin surtout au Japon, ici ça reste rare).
En savoir ENCORE plus sur la culture japonaise
Bon, vous l’avez compris, on a fait ça vite parce que la culture japonaise est immense et hyper intégrée à notre quotidien. Alors, si vous voulez en savoir plus, on ne peut que vous conseiller d’aller au centre commercial Beaulieu de Nantes du 19 au 26 octobre. Et pour cause, il débordera d’activités autour de la culture japonaise. Au programme : un espace gaming avec des bornes d’arcades et des casques VR (réalité virtuelle), un espace atelier pour apprendre à fabriquer des masques d’animaux comme ceux de vos chasseurs de démons préférés, des pots kawaï ou encore des marque-pages ultra customisés sauce nippone et un espace mangathèque où bouquiner dans votre coin ou découvrir de nouveaux mangas. Mais ce n’est pas tout, ce centre commercial hors norme propose aussi de rencontrer des cosplayeurs, de colorier une couverture de manga géante ou encore de vous marrer entre potes grâce à la borne photo. C’est l’endroit parfait pour devenir le boss de fin de la culture nippone.