Dispositif d’accompagnement pour les jeunes talents, le Prix Ricard S.A Live Music récompense depuis deux ans des artistes émergents. Rencontre avec le gagnant de cette édition, I Am Stramgram.
C’est l’histoire d’un jeune de compositeur interprète de 32 ans, Vincent Jouffroy, installé à Bordeaux.
Après 15 ans de musique dans plusieurs groupes comme My Ant avec qui il s’est produit au Printemps de Bourges en 2014, il opte pour une carrière en solo dans un mélange musical qu’il qualifie de « pop lunatique » et créé le personnage d’ I Am Stramgram.
Refusant les clips classiques, ses chansons s’accompagnent d’un site pour découvrir chaque morceau à travers un univers graphique et décalé.
Konbini : Comment a commencé l’aventure d’I Am Stramgram ?
I Am Stramgram : Je fais partie d’un collectif de musiciens : le Collectif du Fennec, au sein duquel j’évolue avec les groupes My ANT et GIRAFES.
Pour ces deux groupes je compose (ou co-compose ) une partie des morceaux, propose aux copains des mélodies, des textes etc. Ce travail de recherche et d’écriture a vu aboutir un certain nombre de morceaux qui finalement m’étaient plus personnels et ne correspondaient pas exactement à ce que je voulais exprimer dans ces deux formations. C’est de cette manière qu’est né le premier EP d’ I Am Stramgram qui finalement est plutôt une face B de mes autres projets, un premier brouillon d’un projet parallèle en solo. Après il y avait aussi une envie d’indépendance aussi bien artistique que technique car quand tu es seul, tu limites les concessions.
Ma démarche musicale s’intéresse à la thématique du souvenir, des vidéos, de la mémoire, de la nostalgie, un aspect un peu personnel. C’est de ce condensé que vient le nom I Am Stramgram qui renvoie à la thématique de l’enfance.
K : Tu es diplômé d’un master en documentaire et pourtant la musique fait partie de ta vie depuis 15 ans, qu’est-ce qui t’a attiré?
I Am Stramgram : Au début j’étais un peu comme n’importe quel gamin qui écoute Nirvana et veut une guitare, c’est un peu cliché. Mais c’est vrai que c’est un âge où quand tu écoutes un morceau, tu es déjà à fleur de peau et tu es touché directement, c’est d’ailleurs un sentiment que l’on a un peu de mal à retrouver avec l’âge adulte, cette espèce de fraîcheur de la découverte.
J’avais un premier groupe de rock français quand j’étais adolescent, puis après j’ai évolué à travers d’autres groupes et d’autres expériences. J’ai ensuite eu la chance de jouer avec London Grammar, Lou Douillon, I’m From Barcelona et tant d’autres artistes que je respecte
K : Te souviens-tu encore de ta première scène ?
I Am Stramgram : Si je devais me rappeler le 1er “vrai” concert de ma vie, ça remonte à très loin. Je devais avoir genre 14 ans, des boutons plein la tronche et les cheveux longs et gras. Je devais être en 4ème et on avait un groupe de rock français qui s’appelait Edelweiss (coucou Bat’, Romain, Mathieu et Julien). Pour nos âges, nous n’étions objectivement pas mauvais musiciens mais les chansons étaient maladroites et super stéréotypées.
Du coup, je pense que notre premier véritable concert devait être une soirée dans la salle des fêtes de Pons (Charente), pour une soirée avec des correspondants Allemands. On a sans doute super mal joué des chansons super nulles mais nos petits coeurs innocents battaient très vite car remplis de joie et d’amour.
K : Quelles sont tes influences musicales et avec quel artiste aimerais-tu collaborer ?
I Am Stramgram : C’est vrai que je passe plus de temps à lire des bouquins et à regarder des séries qu’à écouter de la musique (rires). Dans les livres, des choses peuvent t’inspirer, une thématique, une phrase d’accroche.
J’écoute pas mal de musique mais depuis quelques années j’ai perdu cette fraîcheur d’écoute qui t’habite vraiment quand tu es gamin. Mais je vais piocher dans pas mal d’artistes que j’écoute comme Arcade Fire, Radiohead pour le côté anglo-saxon mais aussi Sufjan Stevens ou Nils Frahm qui est allemand.
Après j’aimerai beaucoup collaborer avec Batman et Michel Sardou (rires).
K : Et gagner le Ricard S.A Live Music qui soutient les jeunes talents, est-ce que tu t’y attendais ?
I Am Stramgram : Non je ne m’y attendais pas, honnêtement, il y a eu plus de 1000 candidatures, c’est le genre de plateforme sur laquelle tu postules mais c’est dur de croire que tu vas gagner. La victoire apporte une grande indépendance financière, une marge de manœuvre et beaucoup de liberté. Et puis l’équipe qui nous accompagne est très pertinente dans son regard.
Le Prix Ricard S.A Live Music représente un vrai partenariat créatif avec beaucoup de conseils et des discussions pour optimiser le projet sans le dénaturer.
K : Es-tu excité à l’idée de partager l’affiche avec d’autres artistes lors de la tournée Ricard S.A Live Music ?
I Am Stramgram : Oui bien sûr, c’est l’occasion de découvrir des artistes que je ne connais pas comme Rocky et puis je suis très heureux de jouer aux côtés de Puggy. En plus une tournée avec d’autres groupes, c’est aussi tous les à-côtés, les rencontres etc… C’est toujours grisant de faire l’ouverture, un peu comme une épreuve du feu.
Retrouvez les dates de la tournée Ricard S.A Live Sessions avec Puggy et Rocky :
Mardi 22 mars : LE HAVRE – Le Tetris
Mercredi 23 mars : CAEN – Le Cargö
Jeudi 24 mars : RENNES – L’Ubu
Vendredi 25 mars : LA ROCHELLE – La Sirène
Mardi 29 mars : PARIS – Café de la Danse
Mercredi 30 mars : LILLE – L’Aéronef
Jeudi 31 mars : NANCY – L’Autre Canal
Vendredi 1er avril : LYON – Le Transbordeur
Lundi 4 avril : TOULOUSE – Le Bikini
Mardi 5 avril : MONTPELLIER – Le RockstoreRéservez vos places dès maintenant sur le site Ricard S.A Live Music.