Dans Boardwalk Empire, Nucky Thompson devient big boss d’Atlantic City pendant les années folles simplement en revendant de l’alcool. Cela vous semble bien loin dans le temps ? Vous auriez tort de le croire. Dans certains comtés du Texas, de Louisiane et d’Alabama, il est toujours interdit de vendre de l’alcool. Comme au temps de la Prohibition, oui.
Des lois en vigueur depuis les années 30
La Prohibition, nom que l’on donne à cette période entre 1920 et 1933 où il était interdit de consommer et de vendre de l’alcool dans les Etats américains, a laissé quelques traces dans certains d’entre eux. Encore maintenant, au sein de plusieurs états américains, il est interdit de vendre bières, vins et spiritueux.
En tout et pour tout, ce sont plus de 200 dry counties – des “comtés secs” – ou dry towns – des “villes sèches” – sur les 3000 comtés américains, majoritairement situés dans la région US historique du Deep South qui va du Texas jusqu’à la Géorgie en passant par l’Arkansas et l’Oklahoma, qui n’ont pas changé leur loi sur la production et la consommation d’alcool depuis les années 30.
Une particularité américaine qui s’explique par le fait que chaque État peut être régi par des lois nationales, fédérales mais également locales. De fait, si votre voisin d’Albuquerque pourra finir sa journée en sirotant une petite bière sur son perron, le Texan que vous êtes devra préparer son brassin dans la salle de bain familiale simplement parce que le maire de votre ville n’est pas trop fan des vapeurs d’éthanol.
27 Etats américains dry sur 50
Nombreux sont les américains capables d’avaler des dizaines, des centaines de kilomètres pour aller étancher leur soif avec une bonne mousse dans les wet counties – les “comtés mouillés” – limitrophes où l’on sert de l’alcool dans les bars puisque 27 des 50 Etats américains sont concernés par cette Prohibition partielle. Ce qui donne parfois des situations ubuesques.
Dans l’Utah, par exemple, où parce qu’il est possible de boire de l’alcool mais interdit de le servir, les barmen se cachent derrière des zion curtains, des vitres opaques pour préparer les whiskey sours et autres Manhattan cocktails à l’abri du regard des clients.
Une ville, deux possibilités
À Texarkana, ville placée pile sur la frontière entre le Texas et l’Arkansas, il est possible d’acheter de l’alcool en fonction de l’endroit où vous vous trouvez. L’Ouest (texan) de Texarkana est une dry town tandis que son pendant Est, en Arkansas, a légalisé la consommation de liqueur.
Une distillerie dans un dry county
Jack Daniel’s aussi est soumis à cette législation qui confine au saugrenu :la principale distillerie où l’on prépare avec une filtration sur une couche de charbon de bois d’érable le fameux breuvage qui n’est “ni du scotch ni du bourbon” est située dans le Tennessee, à Lynchburg, dans le dry county de Moore.
Il y est donc possible de fabriquer de l’alcool, de profiter d’une “visite améliorée” des lieux en sirotant un verre de… limonade mais aussi d’acheter une bouteille pleine parce que “c’est le contenant qui est vendu et non son contenu” dixit un vendeur de la boutique de Lynchburg. Mais jamais Ó grand jamais, de vendre d’alcool. Comme pourrait presque le chanter l’hymne américain : “United States : Land of the free and home of the absurd!”
À l’occasion des 150 ans de l’enregistrement de la distillerie de Lynchburg, Jack Daniel’s investit un lieu d’exception à Paris. Pendant 3 jours, vous pourrez venir découvrir toutes les petites anecdotes de la marque qui ont marqué plus de 150 ans d’histoire. RDV sur http://www.jd150.fr