Depuis sa première saison, Starstruck a fait son petit bout de chemin pour s’installer dans le paysage médiatique des séries romantiques qui renouvellent le genre. La deuxième saison vient de sortir sur Canal+ Séries et, si elle perd un peu de son charme, ce couple pas comme les autres fonctionne toujours aussi bien.
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Rien ne paraît très réaliste dans cette courte série aux accents british dans un Londres contemporain : elle, Jessie (interpretée par Rose Matafeo), une jeune femme néo-zélandaise, tout ce qu’il y a de plus paumée, vit en coloc, a un job alimentaire dans un cinéma, rencontre sans le savoir un soir du Nouvel an Tom (incarné par Nikesh Patel), un acteur bien connu des blockbusters, aussi beau que sur grand écran. Leur alchimie et attraction vont donner lieu à un duo détonnant, qui n’avait a priori rien pour finir ensemble.
Se moquant subtilement du genre des rom-com, notamment britanniques, qui ont façonné la télévision de ces trois dernières décennies, l’écriture de Starstruck va puiser dans les tropes et stéréotypes qu’on connaît bien, pour les inverser aussitôt. La romance est présente, mais c’est surtout l’humour porté par Rose Matafeo herself, comédienne et stand-uppeuse plébiscitée, créatrice et coscénariste de la série, qui ressort brillamment.
©BBCOne
À coups de scènes incongrues, comme quand elle rentre chez elle au petit matin après une nuit torride avec l’acteur, dansant comme jamais dans les rues de la capitale anglaise, revigorée d’avoir couché avec un homme aussi beau. Ou quand se pensant enceinte, elle commence à exagérer ses larmes avant de comprendre qu’elle avait mal lu la notice, et reprendre le cours de sa journée, comme si de rien n’était.
Amours et identités multiples
Au-delà de leur histoire qui pourrait être bien plus simple que ce qu’on nous offre à voir, c’est surtout l’identification à des moments de la vie quotidienne qui apporte de la fraîcheur à cette série, malgré parfois le manque d’émotion. Le fait que Tom soit d’origine indienne (l’acteur qui l’interprète l’est également), sans que cela ne fasse vraiment partie de l’intrigue, tout en n’invisibilisant pas les traces de son identité est une innovation intéressante, qui vient contrer des années de white-washing de l’amour à l’écran.
Easy
Cette normalisation télévisuelle arrive après d’autres séries comme Easy, Modern Love, Love Life, Scenes from a marriage, Insecure ou encore Normal People, qui nous ont aussi offert d’autres horizons romantiques. Sans toujours emprunter le chemin humoristique, elles apportent chacune une dimension contemporaine à une vision très traditionnelle et genrée du couple. Cela a façonné le renouveau de la série romantique : que ce soit des couples de même sexe, des relations libres, des ruptures, la parentalité ou tout simplement le quotidien d’une relation, sans supercherie, ni idéalisation. Et sans jamais oublier la complexité du genre et de la race quand il s’agit de mettre en scène les relations intimes.
Ces fictions remettent dans l’ordre, avec plus ou moins de succès, les particularismes de l’amour. Si ces histoires ne se terminent pas toujours comme on le souhaiterait, elles invitent à réfléchir à l’amour moderne sous toutes ses formes.