Webedia annonce suspendre toute collaboration avec Norman Thavaud

Webedia annonce suspendre toute collaboration avec Norman Thavaud

Image :

© JOEL SAGET / AFP

Norman a été placé en garde à vue lundi après des accusations de viols et de corruption de mineurs.

Le groupe Webedia (AlloCiné, Purepeople, 750g, Jeuxvideo.com…) a annoncé sur Twitter “la mise en suspens de sa collaboration” avec Normand Thavaud.

À voir aussi sur Konbini

Il était devenu, en 2015, un leader français de YouTube en rachetant Mixicom, un MCN (réseau de chaînes Web) qui réunit de célèbres humoristes du net, dont Cyprien et Squeezie qui partagent avec lui le podium des producteurs de vidéos les plus suivis en France.

Chargement du twitt...

Norman Thavaud, star hexagonale de YouTube aux 12 millions d’abonnés, a été placé en garde à vue lundi à Paris pour être interrogé sur des accusations de viols et de corruption de mineurs révélées dans le cadre du mouvement #BalanceTonYoutubeur.

Le parquet de Paris a indiqué à l’AFP que Norman a été placé en garde à vue lundi dans le cadre d’une enquête préliminaire confiée à la brigade de protection des mineurs (BPM), confirmant une information de Libération. Le parquet a précisé que la procédure, ouverte en janvier 2022, concernait “six plaignantes”.

Selon le quotidien, cinq d’entre elles accuseraient Norman de viol, deux étant mineures au moment des faits.

En 2020, une fan québécoise, Maggie D., avait publiquement accusé Norman de l’avoir manipulée pour obtenir des photos et vidéos à caractère sexuel, alors qu’elle avait, selon elle, 16 ans à ce moment-là. Elle avait indiqué avoir porté plainte au Canada.

Dans le cadre d’une enquête québéco-française publiée par le média Urbania en avril 2021, d’autres femmes avaient formulé des accusations comparables à l’encontre du youtubeur pour des faits qui se seraient produits alors que certaines étaient encore mineures.

Interrogée par l’AFP, Maggie D. a confirmé être actuellement en France pour être confrontée à Norman devant les enquêteurs, comme l’a indiqué Libération.

Dénonciation

Norman fait figure d’ancien après avoir fait ses débuts en 2011 sur la plateforme. Ses vidéos, selon un décompte officiel, ont été vues plus de 2,7 milliards de fois.

Porte-drapeau d’une nouvelle génération d’humoristes nés sur les réseaux sociaux, ce monteur de formation s’est fait connaître au début des années 2010 avec des séquences inspirées de sa vie quotidienne (“Avoir un chat”, “Les toilettes”) ou des jeux vidéo (“Luigi clash Mario”).

Passionné de stand-up, il est monté sur scène pour deux spectacles solo entre 2015 et 2020, en plus d’apparitions au cinéma (Mon roi) et à la télévision (Dix pour cent).

L’entourage du youtubeur n’était pas en mesure de réagir dans l’immédiat.

En 2018, le youtubeur français numéro un, Squeezie (17,6 millions d’abonnés), avait dénoncé sur Twitter “les youtubeurs (y compris ceux qui crient sur tous les toits qu’ils sont féministes) qui profitent de la vulnérabilité psychologique de jeunes abonnées pour obtenir des rapports sexuels”.

Son tweet avait été énormément rediffusé dans le cadre du mouvement #BalanceTonYoutubeur. Certains témoignages avaient visé Norman.

Un autre youtubeur, Léo Grasset, spécialiste de la vulgarisation scientifique, est visé par deux enquêtes préliminaires ouvertes en 2022 à Paris et à Lyon concernant des accusations de viol et de harcèlement sexuel.

L’influenceur a répondu aux accusations relayées par Mediapart dans une vidéo postée sur sa chaîne mi-novembre.

“J’ai une vie amoureuse parfois bordélique, et il m’arrive aussi de faire parfois des blagues de gros beauf, mais, l’article dresse un portrait de moi qui est malhonnête ; il construit un personnage toxique à coups d’insinuations et de citations tronquées”, y déclare-t-il, contestant notamment avoir violé une jeune femme en 2016.