Emmanuel Macron en visite dans un local des Restos du Cœur en 2017. (© Ian Langsdon/POOL/AFP)
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C’est l’une des propositions faites dans le cadre du grand débat national : des stages de pauvreté pour plonger les élus en immersion dans la vie des personnes les plus fragiles. Une proposition qui en dit long sur le sentiment de déconnexion entre représentants nationaux et citoyens.
La Fédération des acteurs de la solidarité, un consortium qui regroupe 870 associations accompagnant les plus précaires, avait rendez-vous au Conseil économique, social et environnemental (CESE) pour faire part des propositions retenues au terme de ses consultations dans les régions et verser sa part d’idées au grand débat national.
C’est dans ce cadre qu’elle rencontrait ce mardi Julien Denormandie, ministre chargé de la Ville et du Logement, et Christelle Dubos, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Santé et des Solidarités Agnès Buzyn et qu’a été évoquée la possibilité d’un stage de pauvreté obligatoire.
“Il faut changer de regard sur les personnes en situation de pauvreté, prendre en compte leur avis car elles ont une réelle expertise de leur situation”, explique la Fédération, avant de poursuivre : “il faut aussi développer le travail pair”, Et de se demander : “Pourquoi pas proposer des stages de pauvreté aux élu·e·s ?”
Interrogé sur RMC, le président de la fédération Florent Gueguen a d’abord déclaré : “beaucoup d’élus et de hauts fonctionnaires sont déconnectés des réalités de ce pays, je rappelle qu’il y a 9 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté en France”, avant de justifier cette proposition ainsi :
“Il y a beaucoup de petites phrases sur les gens en situations de pauvreté. S’immerger dans la vie des précaires permettrait à certains politiques de dire moins de bêtises et de contrevérités.”
Au terme de cette réunion, Julien Denormandie a expliqué que tout ne serait pas repris mais a assuré que “tout sera étudié avec précision”. Si cette proposition est celle qui fait le plus parler, ce n’est pas la seule. Ont également été avancées la revalorisation des minima sociaux, l’interdiction de toute “sortie sèche de l’hébergement [social] sans solution”, un encadrement des loyers privés ou encore la hausse des APL.