En février dernier, Peter Zhu, un jeune Américain élève officier, est décédé après un accident de ski dans lequel il s’est fracturé la colonne vertébrale et a été déclaré en état de mort cérébrale.
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Quelques mois plus tard, ses parents viennent d’obtenir le droit de concevoir un enfant avec son sperme congelé, après que le juge John Colangelo de la Cour suprême de l’État de New York a rendu son jugement en ce sens.
Le jeune homme, âgé de 21 ans, rêvait d’avoir des enfants, précisément cinq, selon les dires de ses parents, Yongmin et Monica Zhu, rapportés par le Washington Post.
Au-delà du souhait de leur défunt fils, ces derniers ont également insisté devant la Cour sur l’aspect culturel de leur démarche : le jeune homme étant leur unique fils, ils ont évoqué la culture chinoise et rappelé que seul un garçon peut transmettre un nom de famille.
Dans son jugement, la Cour a estimé qu’“à [sa] connaissance, aucune restriction de ce type n’est imposée, ni par la loi de New York, ni par la loi fédérale”, jugeant donc possible la requête du couple Zhu : “à ce stade, la Cour n’imposera aucune restriction à l’utilisation à laquelle les parents de Peter pourraient faire porter le sperme de leur fils, y compris son potentiel de procréation”, a-t-elle déclaré.
Un cas qui pose de nombreuses questions éthiques, comme le souligne Arthur Caplan, un professeur de bioéthique interrogé par le quotidien américain. Ce dernier a pointé du doigt un “bourbier éthique”, questionnant notamment la capacité des parents à faire ce choix pour leur enfant, préférant pour sa part que cette capacité soit reléguée aux conjoints ou époux de la personne défunte.
En France, l’insémination post-mortem est toujours interdite, mais deux cas exceptionnels ont été autorisés. Le 11 janvier, la députée de La Ligue du Sud de la 4e circonscription du Vaucluse, Marie-France Lorho, a déposé une proposition de résolution en janvier dernier “invitant le Gouvernement à proposer un moratoire international interdisant l’insémination post mortem et le transfert d’embryons conçus avant le décès de l’homme”.
À l’approche de la révision de la loi bioéthique, cette élue d’extrême droite, expliquant craindre que le Comité consultatif national d’éthique y soit favorable, avait plaidé pour une interdiction gravée dans le marbre. Le projet de loi devrait être présenté en Conseil des ministres en juillet prochain.