Un premier cas d’infection à la variole du singe a été confirmé en Île-de-France selon la Direction générale de la santé. Plusieurs dizaines de cas suspects ou confirmés ont été détectés depuis début mai en Europe et en Amérique du Nord, laissant craindre un début de propagation de cette maladie.
À voir aussi sur Konbini
Il s’agit d’un homme de 29 ans sans antécédent de voyage dans un pays où circule le virus, ont précisé les autorités sanitaires. Dès la suspicion de son infection, cette personne a été prise en charge et, en l’absence de gravité, est isolée à son domicile.
Peu fréquente, cette maladie se manifeste généralement par de la fièvre, des douleurs musculaires, des ganglions lymphatiques enflés et des éruptions cutanées sur les mains et le visage, comme une varicelle. La variole du singe ou orthopoxvirose simienne est une maladie rare dont le pathogène peut être transmis de l’animal à l’homme et inversement.
Quand le virus gagne l’être humain, c’est principalement à partir de divers animaux sauvages, des rongeurs ou des primates, par exemple. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué lundi s’intéresser de près au fait que certains des cas au Royaume-Uni semblent avoir été transmis au sein de la communauté homosexuelle.
Une première apparition en dehors du continent africain
Les symptômes de la variole du singe ressemblent, en moins grave, à ceux que l’on observait dans le passé chez les sujets atteints de variole. On l’a identifiée pour la première fois chez l’homme en 1970 en République démocratique du Congo (ex-Zaïre) chez un garçon âgé de 9 ans vivant dans une région d’où la variole avait été éliminée depuis 1968.
Depuis 1970, des cas humains d’orthopoxvirose simienne ont été signalés dans dix pays africains. Au printemps 2003, des cas ont aussi été confirmés aux États-Unis, marquant ainsi la première apparition de cette maladie en dehors du continent africain.
Une maladie grave ?
La variole du singe guérit en général spontanément et les symptômes durent de 14 à 21 jours. Les cas graves se produisent plus fréquemment chez les enfants et sont liés à l’ampleur de l’exposition au virus, à l’état de santé du patient et à la gravité des complications.
Selon les épidémies, le taux de létalité a pu varier énormément, mais il est resté inférieur à 10 % dans tous les cas documentés, principalement chez les jeunes enfants. “On estime que la souche d’Afrique de l’Ouest, dont souffrent les cas britanniques, a un taux de mortalité d’environ 1 %. Il existe également une souche trouvée dans la région du Congo qui peut être mortelle dans 10 % des cas, mais les cas britanniques n’ont pas cette souche”, a déclaré Simon Clarke, professeur en microbiologie cellulaire à l’université de Reading, au SMC.
Il n’existe pas de traitement ou de vaccin spécifique contre l’orthopoxvirose simienne, mais on peut endiguer les flambées, explique l’OMS. On a prouvé dans le passé que la vaccination antivariolique avait une efficacité de 85 % pour la prévention de l’orthopoxvirose simienne, mais le vaccin n’est plus disponible pour le grand public depuis l’arrêt de sa fabrication suite à l’éradication mondiale de la variole.
“La bonne nouvelle, c’est que le vaccin contre la variole marche contre la variole de singe ; la mauvaise c’est que la plupart des personnes de moins de 45 ans ne sont pas vaccinées”, a tweeté l’épidémiologiste Eric Feigl-Ding.
Chargement du twitt...
Konbini news avec AFP