Le jeune homme de 27 ans a tenté d’approcher cette tribu d’autochtones très hostiles au monde moderne.
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©Dushyant Thakur Photography via Getty Images
John Chau, un touriste américain de 27 ans, a péri sous les flèches des Sentinelles, ont annoncé, mercredi 21 novembre, des sources policières locales. Cette tribu vit coupée du monde sur une île de l’archipel indien d’Andaman-et-Nicobar.
Une tribu d’autochtones hostile aux étrangers
Vendredi 16 novembre, le jeune homme aurait tenté d’accoster sur l’île, pourtant interdite d’accès, et d’approcher cette tribu coupée de la civilisation moderne et connue pour s’attaquer à quiconque pose un pied sur son territoire.
John Chau aurait déjà tenté d’approcher les Sentinelles le 14 novembre dernier mais sa tentative s’étant soldée par un échec, il aurait réitéré l’expédition vendredi dernier, mieux préparé. Selon une source policière anonyme, John Chau aurait soudoyé des pêcheurs indiens pour le conduire près de l’île, finissant le trajet seul, à bord d’un canoë. À peine débarqué, le jeune homme a été visé par les flèches des Sentinelles. “Les pêcheurs ont vu les habitants de l’île lui nouer une corde autour du cou et traîner son corps”, a témoigné cette même source. Les pêcheurs “ont pris peur et se sont enfuis mais ils sont revenus le matin suivant et ont trouvé son corps sur la plage”, a-t-elle ajouté.
Un profil ambigu
John Chau se trouvait aux Andaman, un archipel proche des côtes birmanes, dans le golfe du Bengale dans l’océan Indien, en possession d’un visa touriste. Il y aurait effectué plusieurs voyages par le passé avant de se décider à se rendre sur l’île de North Sentinel. Selon India Today, le jeune homme était un missionnaire souhaitant entrer en contact avec les Sentinelles afin de les convertir au christianisme mais également un féru d’aventures et de sensations fortes.
La police indienne a ouvert une enquête pour meurtre et sept pêcheurs ont été arrêtés.
Une île interdite d’accès par le gouvernement indien
Réputée pour être la tribu la plus isolée de la planète, les Sentinelles, estimés à 150 individus, vivent en autarcie sur cette île de 72 km2 dans la mer d’Andaman. Ses habitants étant très hostiles aux étrangers, le gouvernement indien interdit de s’en approcher à moins de 5 km.
Toutes les expéditions qui ont tenté d’accoster sur l’île ayant échoué, les rares informations dont on dispose sur cette tribu autochtone, que l’on peut voir sur ces images publiées par l’ONG de protection des tribus autochtones Survival International, datent du début des années 1990 et proviennent de l’anthropologue indien Trilokinath Pandit.
Après plusieurs années et diverses tentatives d’approche, Trilokinath Pandit et son équipe sont parvenus à entrer en contact avec les Sentinelles afin d’en savoir un peu plus sur les us et coutumes de cette tribu de chasseurs-cueilleurs, qui n’ont quasiment pas évolué depuis leur arrivée sur l’île d’Andaman-et-Nicobar il y a 60 000 ans.
Cette tribu s’est de nouveau retrouvée sous le feu des projecteurs lors du tsunami de 2004 dans l’océan Indien. Les gardes-côtes indiens ont alors survolé l’île pour s’assurer que les autochtones avaient survécu à la catastrophe et les clichés pris du ciel révélaient au monde un homme essayant d’abattre leur hélicoptère à coups de flèches.
Leur absence de contact avec le monde moderne rend cette tribu particulièrement vulnérable aux épidémies, faute d’immunité. Les autorités indiennes s’assurent donc de la bonne santé des Sentinelles en les observant d’un bâteau ancré à distance de l’île.