“Aïe aïe aïe aïe aïe”, a d’abord répondu Emmanuel Macron alors qu’il était interpellé dans la rue par un jeune au sujet du mouvement lycéen du 14 septembre. Ce dernier invitait les lycéennes de l’Hexagone à s’habiller lundi dernier avec des vêtements jugés “provocants” ou “indécents” pour lutter contre les discriminations sexistes.
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Interrogé à ce sujet lors d’un déplacement à Condom, dans le Gers, ce matin, le chef de l’État a donc réagi ainsi : “Je trouve que ça n’est pas illégitime que les profs, les directeurs d’école disent ‘on essaye tous d’avoir une tenue que l’on juge comme correcte’.” Et d’ajouter :
“Et donc ça fait partie d’une question que je comprends. Je comprends que la féminité s’exprime et ait une liberté vestimentaire.
Après, je trouve que c’est une bonne chose aussi, dans ce temps où les consciences se forment, le collège, le lycée, qu’on essaye de garder quelques codes parce que sinon, après, on ne sait jamais où ça s’arrête.”
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“Quand c’est hyper court”
Relancé par son interlocuteur, qui pointait du doigt un flou relevant du bon vouloir de chaque directeur ou directrice d’établissement, le président a rétorqué : “Au fond, on sait à peu près dire ce qui se fait et ce qui ne se fait pas”, arguant :
“La question n’est pas de savoir si l’on doit mettre une jupe, une robe ou que sais-je, mais quand c’est hyper court ou… Je pense que le bon sens vaut mieux qu’un long règlement en la matière.”
“Après, quand on éduque, il faut accepter que les parents expliquent aux enfants des règles, mais que les enseignants aussi doivent en expliquer”, a-t-il également déclaré, ajoutant : “On est tous passés par là, et je n’ai pas le sentiment que ça nous ait enlevé quelque liberté.”
“Je comprends le sentiment que ça crée, je l’entends, je ne suis pas sûr d’avoir à me mêler de tout”, a-t-il dit, concluant en martelant : “Je trouve qu’il faudrait tous qu’on garde un peu de bon sens et ne pas créer chaque semaine des polémiques.”
Une position visiblement partagée par certains ministres, mais pas par tous. Également interrogé sur le sujet en début de semaine, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer avait de son côté prôné “une position d’équilibre et de bon sens”.
“Il suffit de s’habiller normalement et tout ira bien”, avait-il dit. À l’inverse, la ministre en charge de la Citoyenneté, anciennement en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes, avait pour sa part soutenu l’initiative, déclarant : “En tant que mère, je les soutiens avec sororité et admiration.”