Le rappeur Nick Conrad risque 5 ans de prison et 45 000 euros d’amende.
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Mercredi 26 septembre, le hashtag #NickConrad s’est hissé parmi les sujets les plus discutés sur Twitter. Il s’agit du nom d’un rappeur dont le titre de la chanson, “Pendez les Blancs“, a suscité un vif émoi sur la toile.
Dans la foulée, le parquet de Paris a annoncé qu’il ouvrait une enquête pour “provocation publique à la commission d’un crime ou d’un délit”, après la diffusion du clip de ce rappeur jusque-là méconnu.
Dans ce clip très violent, Nick Conrad appelle à “pendre les Blancs.” Il a suscité un tollé au sein du gouvernement et dans la classe politique. YouTube a annoncé l’avoir retiré, mais il restait encore visible sur la plateforme en milieu d’après-midi.
Dans sa chanson, Nick Conrad appelle notamment à tuer “des bébés blancs”. “Attrapez-les vite et pendez leurs parents, écartelez-les pour passer le temps, divertir les enfants noirs de tout âge petits et grands”, poursuit ce rappeur. Le clip démarre par une scène dans laquelle un Noir allume une cigarette devant un Blanc pendu au bout d’une corde.
“C’est totalement inadmissible des paroles comme cela. En plus lorsqu’on est rappeur on a des jeunes parmi ses auditeurs et donc, petit à petit, cela imprime les esprits et donc c’est comme cela qu’on aboutit ensuite aux pires perversions de notre société”, a estimé le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, lors d’un déplacement à Tourcoing (Nord).
De Marine Le Pen à Gérard Collomb, les politiques condamnent
Sur Twitter, le ministre avait déjà dénoncé des “propos abjects” et des “attaques ignominieuses”.
#NickConrad : je condamne sans réserve ces propos abjects et ces attaques ignominieuses.
— Gérard Collomb (@gerardcollomb) 26 septembre 2018
Mes services œuvrent au retrait sans délai des contenus diffusés.
Il appartiendra à l’autorité judiciaire de donner les suites appropriées à ces odieux appels à la haine.
Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a également condamné ses propos au nom du gouvernement.
Le @gouvernementFR condamne avec la plus extrême fermeté les paroles haineuses et écœurantes de @jazzconrad. Ceux qui les diffusent portent une lourde responsabilité et doivent réagir au plus vite.
— Benjamin Griveaux (@BGriveaux) 26 septembre 2018
Le clip a également été dénoncé par Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs Les Républicains (LR), ou encore par la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen.
#PendezLesBlancs : Je demande au Ministère public de poursuivre le rappeur Nick Conrad dans les plus brefs délais pour incitation à la haine et provocation au crime et d’ordonner le retrait immédiat de ce clip des plateformes internet où il a été hébergé.https://t.co/yKPYQT028M
— Bruno Retailleau ن (@BrunoRetailleau) 26 septembre 2018
Alors que de nombreux compatriotes subissent un racisme anti-Blanc dont aucun expert autoproclamé ni média ne parle, cette provocation ne doit pas rester impunie. Il n’y a rien d’artistique dans ce qui est purement et simplement un appel à la haine et au meurtre ! MLP #NickConrad https://t.co/MMbyQsu14Q
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 26 septembre 2018
La Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah, rattachée au Premier ministre) a également affirmé avoir saisi le Procureur de Paris pour “incitation à la haine raciale”.
“L’appel au meurtre raciste du clip de Nick Conrad est abject et d’une violence inouïe. La liberté de création, ce n’est pas la liberté d’appeler à pendre des Blancs en raison de la couleur de leur peau”, a de son côté réagi la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), qui dit elle aussi avoir “saisi la justice”.
Les investigations lancées par le parquet ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Selon l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, les faits sont passibles d’une peine maximale de 5 ans de prison et de 45 000 euros d’amende.