#leplastiquenonmerci, une journée France Inter et Konbini, le mercredi 5 juin. Enquêtes et reportages pour mettre en lumière les personnalités qui se battent pour changer les comportements.
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Le 27 mars dernier, le Parlement européen a approuvé à une large majorité (571 voix pour, 53 contre et 34 abstentions), un accord interdisant un ensemble d’objets en plastique à usage unique.
Ainsi, dès 2021, les bâtonnets de cotons-tiges et de ballons gonflables, les touillettes, les pailles, les mélangeurs de cocktails et autres assiettes et couverts en plastoc seront définitivement interdits. La dizaine de produits visés par le Parlement européen, souvent de petite taille et largement utilisés par le grand public, représenteraient à eux seuls 70 % des déchets marins.
L’Union européenne s’attaque également aux plastiques dits “oxo-dégradables” (c’est-à-dire abusivement étiquetés “biodégradables”), et aux récipients alimentaires et gobelets en polystyrène expansé, plébiscités dans le secteur de la restauration nomade.
Quant aux bouteilles en plastique, leur interdiction n’est pas envisagée à court terme. Cependant, dès 2025, elles devront contenir au moins 25 % de plastique recyclé, une part qui devra être de 30 % dès 2030.
Les objets prochainement interdits ne représentent que 2 à 3 % de l’ensemble des plastiques produits. Si leur interdiction peut dès lors sembler bien anecdotique face à l’ampleur des dégâts et du chemin qu’il reste encore à parcourir, elle demeure cependant une avancée significative dans la lutte contre la pollution marine.
Des alternatives simples et durables
En attendant, l’utilisation de tous ces petits objets est bien ancrée dans les pratiques quotidiennes, qu’elles soient individuelles ou collectives. Mais s’habituer à vivre sans eux ne devrait nécessiter que quelques ajustements simples puisque des alternatives sans plastique et peu coûteuses existent et se sont déjà démocratisées. Voici nos pistes préférées.
Les pailles en plastique, touillettes et autre mélangeurs à cocktail pourront aisément être remplacées par des pailles en inox, qui ne rouillent jamais, et sont lavables (et donc réutilisables à l’infini) et facilement transportables grâce à leur légèreté. Sinon, il suffit de préciser que l’on ne souhaite pas de paille au moment de commander sa boisson.
Pour contrer l’interdiction des cotons-tiges, il sera toujours possible de se tourner vers des articles avec des tiges en fibre naturelle. Autre alternative encore plus écolo, l’Oriculi, commercialisé par la start-up française Lamazuna (qui a également déposé le nom). Ce nettoyeur d’oreille est en réalité un simple bâtonnet en bambou, orné d’une perle de couleur. Son design reprend celui d’un ustensile au cœur du rite ancestral japonais du mimikaki (littéralement “nettoyage des oreilles” en japonais).
Concernant les assiettes et couverts en plastique, le bento en inox (ou en bois) et le Tupperware en verre constitueront une alternative durable. De toute façon, il est conseillé d’éviter au maximum les contenants en plastique, car au contact de la chaleur les molécules de plastique finissent par affecter la nourriture. De nombreux restaurateurs jouent désormais le jeu et acceptent de servir leurs clients dans leurs contenants personnels.
Enfin, les sacs à vrac seront à privilégier si l’on souhaite contourner l’industrie du greenwashing qui a conçu des sacs plastiques soi-disant “biodégradables” mais qui, selon une étude de l’Université de Plymouth (Royaume-Uni), peuvent encore transporter deux kilos de courses trois ans après avoir été enterrés, immergés ou exposés aux éléments.