Le nombre de victimes de pédocriminalité dans l’Église de France pourrait atteindre “au moins 10 000” depuis les années 1950, selon une estimation encore provisoire annoncée mardi par le président de la Commission indépendante, dont les travaux doivent être rendus fin septembre.
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La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) avait initialement estimé le nombre de victimes à “au moins 3 000” en juin dernier, une estimation issue de l’exploitation d’un appel à témoignages mis en place en juin 2019 via une plateforme d’écoute téléphonique.
Cet “appel à témoignages ne rend certainement pas compte de la totalité et il est possible que ce chiffre atteigne au moins 10 000”, a déclaré à l’AFP Jean-Marc Sauvé, le président de cette commission, après avoir fait un point d’étape de ses travaux devant la presse. “La grande question qui se pose à nous : quel pourcentage de victimes a-t-il touché ? Est-ce que c’est 25 % [des victimes] ? 10 %, 5 % ou moins ?”, a-t-il interrogé.
“Cela fait partie des travaux qui sont en ce moment en cours au sein de la commission”, a-t-il ajouté, précisant que le chiffre de 10 000 serait encore affiné. En juin, Jean-Marc Sauvé avait également estimé à 1 500 le nombre d’agresseurs mais il n’a, cette fois, pas avancé d’estimation.
“Il y a eu, dans un certain nombre d’institutions catholiques ou de communautés religieuses, un véritable système d’abus, mais en petit nombre. […] Cette situation représente une toute petite minorité des cas dont nous avons eu connaissance”, a-t-il par ailleurs déclaré.
La Ciase, mise en place en 2018 par l’épiscopat et les instituts religieux après plusieurs scandales, a d’autres travaux en cours (recherches sur différentes archives, entretiens, étude sur un échantillon de population générale). Elle a prévu de remettre son bilan et ses préconisations fin septembre.
Konbini news avec AFP