L214, l’association de défense des animaux utilisés comme ressources alimentaires, a diffusé jeudi de nouvelles images choc de maltraitance, cette fois dans un élevage de porcs de l’Yonne, et un témoignage inédit, à visage découvert, d’un ancien employé lanceur d’alerte.
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“Ils coupent les queues à vif et font les castrations à vif […] Si un [porcelet] boîte, ils le prennent et le claquent par terre. Des fois, on le voit encore bouger dans le seau”, témoigne Grégory Boutron, face caméra et à visage découvert, une première pour un lanceur d’alerte dans une porcherie incriminée. Ancien employé pendant deux ans de l’élevage SCEA des Tremblats II à Annay-sur-Serein (Yonne), Grégory Boutron a récemment démissionné de son poste après être tombé en dépression suite aux maltraitances qu’il a pu constater.
“Parce que la truie ne veut pas avancer, ils s’acharnent dessus à coups de tournevis […] Ils coupent les dents à la tenaille […] Ils ont donné 14 coups de matador pour tuer une truie…”, énumère-t-il dans la vidéo. L’ancien employé, qui dit n’avoir “jamais vu un contrôle” en deux ans et deux mois passés dans cet élevage, indique avoir alerté le directeur sur le sujet mais, face à son inaction, il a porté plainte à la gendarmerie, puis saisi L214. “Je voudrais que le responsable ne travaille plus dans ce domaine-là et que la boîte soit fermée car ça ne s’arrêtera jamais”, déclare l’ancien employé.
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Les images vidéo, prises avec son téléphone portable, montrent des truies tuméfiées par des coups de tournevis sur tout le corps, ou agonisant sur le sol en béton de l’élevage, ainsi que des jeunes truies dont les dents sont coupées à la tenaille. La porcherie est un élevage intensif de 1 800 truies, le triple de la moyenne française. Elle est gérée par le groupe Provent-SDPR, implanté en Savoie, qui exploite directement ou indirectement une centaine de porcheries, selon L214.
L214 exige des sanctions
Joint par l’AFP, Sébastien Arsac, directeur des enquêtes et porte-parole de L214, a indiqué que l’association avait porté plainte mercredi auprès du procureur de la République d’Auxerre, dénonçant de “nombreuses infractions à la réglementation”.
L’association demande des sanctions contre l’élevage, mais également l’interdiction de la coupe à vif des queues et du claquage des porcelets : ceux qui sont jugés les moins rentables sont assommés violemment tout juste après leur naissance. Cette opération est censée les tuer rapidement, mais c’est loin d’être toujours le cas, selon L214.
L’association demande également au préfet de l’Yonne des mesures immédiates : inspecter l’élevage, sanctionner les infractions et exiger une mise aux normes. De plus, si la castration à vif des porcelets sera bannie dès le 1er janvier 2022, L214 demande également que la coupe des queues à vif et le claquage des porcelets – pratiques cruelles – soient interdits.
Konbini news avec AFP