Dix tigres ont été saisis mercredi 16 décembre par la justice dans le camion-cage d’un dresseur installé près de Beauvais (Oise), dans le cadre d’une enquête ouverte notamment pour “mauvais traitements” sur des animaux, a-t-on appris auprès du parquet.
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Cette enquête préliminaire a été ouverte “suite à une plainte de l’association One Voice relative à des faits de maltraitance animale, tenant notamment aux conditions inadaptées de détention et de garde des animaux“, a indiqué à l’AFP la procureure de la République de Beauvais, Caroline Tharot.
Confiée à l’Office français de la biodiversité (OFB), l’enquête est ouverte entre autres pour “mauvais traitements envers un animal placé sous sa garde par l’exploitant d’un établissement détenant des animaux“, un délit punissable d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende, a-t-elle précisé.
“Les constatations effectuées cet été par l’OFB ont permis de mettre en évidence divers éléments en faveur du délit” précité “mais également des infractions au code de l’environnement […] le mis en cause se livrant notamment à une activité d’élevage et de cession d’animaux sauvages tenus en captivité sans respecter la législation”, a ajouté la procureure.
Les dix tigres saisis ont été “confiés à une association et conduits dans un autre département”.
Avant de saisir la justice, l’ONG One Voice avait elle-même “surveillé” et “filmé” les tigres pendant plusieurs mois, révélant l’affaire dans une série de vidéos publiées en janvier sur un site dédié.
“Entre les quatre murs d’une usine désaffectée de Picardie”, les tigres “étaient enfermés toute l’année dans un camion-cage, sans réelle protection contre les intempéries, avec à peine assez de place pour tourner en rond”, soit “2 m2 chacun pour 300 kg de masse corporelle”, écrivait notamment l’association sur ce site.
© One Voice
“Les rares fois où ils en sort[aient], c’était pour être soumis et subir une vie de stress, sous la menace du fouet”, “montrés” dans des foires, spectacles de cirque ou dans un parc d’attractions tout proche, voire dans des “clips ou photos dans des magazines”, selon l’association.
“Notre campagne pour les sauver a enfin débouché sur leur saisie !”, se félicite One Voice, mercredi 16 décembre dans un communiqué, assurant s’être vue “confier” la garde et le transport des animaux, dans un premier temps vers un refuge dans la Loire, puis vers un “sanctuaire” en Italie.
Les tigres “sont en route à bord de deux camions, dont un semi-remorque, notre effectif va passer d’un coup de 20 à 30 félins”, a déclaré à l’AFP Pierre Thivillon, directeur du parc animalier de Saint-Martin-la-Plaine (Loire), choisi pour accueillir les animaux en convalescence.
“D’après l’équipe de soigneurs qui les accompagne, la plupart ne sont pas en trop mauvaise santé”, s’est réjoui Pierre Thivillon, habitué à remettre sur pied des animaux sauvages dans le cadre de son association Tonga Terre d’Accueil. “Une fois rétablis”, ils sont ensuite redirigés vers des habitats plus naturels.