Les États-Unis ont annoncé mercredi avoir délivré le premier passeport avec le genre X à une personne qui ne se reconnaît pas dans les choix traditionnels “masculin” ou “féminin”, conformément aux promesses de Joe Biden pour mieux prendre en compte les droits des minorités sexuelles.
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Le département d’État américain a “ajouté une case X pour les personnes non-binaires, intersexes”, et plus largement celles qui ne se reconnaissent pas dans les critères de genre proposés jusque-là, a annoncé son porte-parole Ned Price. Cette nouvelle option sera proposée à tous les demandeurs de passeport dès début 2022, a-t-il précisé, réaffirmant l’engagement de la diplomatie américaine à “promouvoir la liberté, la dignité et l’égalité de toutes les personnes”.
Le secrétaire d’État Antony Blinken, qui a aussi travaillé avec le gouvernement d’Obama, avait déjà assoupli les règles en juin, en permettant aux citoyens américains de choisir eux-mêmes leur genre sur leur passeport. Auparavant, les personnes qui voulaient inscrire un genre différent de celui de leur acte de naissance devaient fournir un certificat médical. Au moins onze autres pays, dont le Canada, l’Allemagne et l’Argentine, mais aussi l’Inde ou le Pakistan, proposent le choix “X” ou “autre” sur leurs passeports, selon l’organisation Employers Network for Equality and Inclusion.
Des avancées pour les droits LGBTQ+ après 4 ans de présidence Trump
Une mesure qui s’ajoute à plusieurs autres amorcées par le gouvernement américain de Joe Biden : ce dernier a érigé en priorité la défense des droits des minorités sexuelles dans le monde, plus que tout autre président des États-Unis avant lui, et en rupture avec son prédécesseur Donald Trump. Notamment, il a nommé en janvier dernier comme ministre adjointe de la Santé Rachel Levine, experte transgenre en pédiatrie et psychiatrie, directrice de la Santé dans l’État de Pennsylvanie. “Elle représente un choix historique et extrêmement qualifié pour aider à mener les politiques de santé de notre administration”, avait écrit Joe Biden.
Le pays est traversé depuis plusieurs années par des mesures anti-LGBTQ+ sous le mandat de Donald Trump : ainsi, l’ancien secrétaire d’État Mike Pompeo avait interdit aux ambassades américaines d’arborer le drapeau arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBTQ. En avril dernier, l’Arkansas est devenu le premier État américain à interdire aux mineurs qui ne se reconnaissent pas dans leur genre de naissance l’accès à des traitements hormonaux ou à des opérations. L’Alabama et le Tennessee ont également enclenché le processus législatif visant à interdire les traitements aux mineurs trans. De leur côté, le Mississippi et le Tennessee ont déjà interdit aux personnes trans de concourir dans des compétitions sportives.
Lors du mandat de Donald Trump, les droits des personnes trans ont particulièrement régressé. Par exemple, en 2019, le ministère de la Justice avait demandé à la Cour suprême, la plus haute instance en la matière des États-Unis, de créer un précédent qui permettrait aux employeurs de renvoyer un salarié au motif qu’il ou elle est une personne transgenre. Le groupe de défense des droits des personnes LGBTQ+ aux États-Unis, Human Rights Campaign, a dit avoir recensé au total plus de 195 textes “anti-LGBTQ” en débat aux États-Unis, et des “projets de loi anti-trans” dans plus de 30 États.
Konbini news avec AFP