1/ La forte poussée écolo
En raflant un nombre historique de grandes villes, les Verts sortent grands vainqueurs des municipales. À Lyon, ils ont même fait coup double : Bruno Bernard s’y est adjugé la métropole, siège du véritable pouvoir et Grégory Doucet la ville, en battant Yann Cucherat, poulain du maire sortant Gérard Collomb.
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Les Verts ont également pu revendiquer la victoire à Strasbourg, avec Jeanne Barseghian et à Bordeaux, avec Pierre Hurmic qui a devancé le maire LR sortant Nicolas Florian, soutenu par LREM. Un petit séisme après 73 ans d’élections de maires de droite sur les rives de la Garonne.
D’autres grandes villes – Grenoble, Besançon, Tours, Poitiers, Annecy… – sont tombées dans l’escarcelle des Verts. Longtemps force d’appoint, ils s’affirment comme les premiers à gauche, avant les prochaines échéances électorales.
2/ Un fiasco pour les marcheurs
Le triomphe des écologistes contraste avec le fiasco de La République en marche qui n’a remporté aucune grande ville et connu pour unique satisfaction la confortable réélection d’Édouard Philippe au Havre, même si le Premier ministre n’est pas encarté LREM.
La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a fait part de la “déception” de la majorité, qui a enregistré des scores parfois “extrêmement décevants” en raison de ses “divisions” lors de ces municipales.
À Paris, Agnès Buzyn, arrivée seulement en troisième position, n’a pas réussi à obtenir suffisamment de voix pour devenir conseillère de Paris. Petite consolation : François Bayrou, patron du Modem, a été réélu à Pau.
3/ Le RN remporte Perpignan
Principal adversaire d’Emmanuel Macron au plan national, le Rassemblement national a remporté Perpignan. Avec ce succès, Louis Aliot redonne au parti de Marine Le Pen le contrôle de sa première ville de plus de 100 000 habitants depuis 1995 et de Toulon.
“Une victoire symbolique” et “un vrai déclic, parce que nous allons aussi pouvoir démontrer que nous sommes capables de gérer de grandes collectivités”, a estimé Marine Le Pen.
Pour autant, Nicolas Lebourg, historien et spécialiste de l’extrême droite, indique à Franceinfo que “Perpignan est l’arbre qui cache le reste des résultats”. “Le parti aura moins de conseillers municipaux qu’en 2014. Globalement, le résultat est quand même extrêmement décevant pour le RN”, ajoute-t-il à Franceinfo.
4/ La parité dans les grandes villes
Une autre “vague”, plus discrète, concerne la parité femmes/hommes à la tête des dix plus grandes villes de France. C’est une première sous la cinquième République. À Paris, Nantes, Strasbourg, Lille et Marseille, cinq femmes remportent une mairie.
Anne Hidalgo, devenue la première femme à la tête de la première ville de France en 2014, a été réélue. À Nantes, la socialiste Johanna Rolland va rempiler pour un nouveau mandat, tout comme Martine Aubry à Lille, qui conserve sa place de justesse face à l’écologiste Stéphane Baly.
À Strasbourg, la candidate d’EELV, Jeanne Barseghian, devient maire pour la première fois, face à une coalition LR-LREM. La cité phocéenne sera également dirigée par une femme, que ce soit par Michèle Rubirola (union de la gauche) ou Martine Vassal (LR). Aucune des deux listes n’a obtenu la majorité absolue des sièges. Les conseillers municipaux devront donc départager les candidates durant un “troisième tour”.
5/ La surprise Poutou à Bordeaux
Deux fois malheureux à l’élection présidentielle, le candidat d’extrême gauche Philippe Poutou (NPA) remporte à 53 ans son premier mandat politique et devient conseiller municipal de la capitale girondine. “On a réussi à faire entendre la colère sociale et faire la démonstration que Bordeaux n’est pas qu’une ville bourgeoise”, a déclaré le nouveau conseiller municipal.
À noter que ce deuxième tour a toutefois de nouveau été marqué dimanche par une abstention record. Environ 60 % des électeurs ne se sont pas déplacés, malgré des précautions sanitaires exceptionnelles et le port du masque obligatoire dans les bureaux de vote.