Le parquet de Paris n’ouvre pas d’enquête préliminaire “en l’état” sur les accusations de violences sexuelles visant le nouveau ministre des Solidarités Damien Abad, estimant ne pas disposer “d’élément permettant d’identifier la victime des faits dénoncés”, a-t-il indiqué mercredi.
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Avec cette décision, le parquet de Paris applique la politique pénale qu’il a mise en place depuis quelques années en matière de violences sexuelles : une enquête est systématiquement ouverte dès qu’une victime mineure au moment des faits est évoquée, même en l’absence de plainte, afin notamment de vérifier s’il n’en existe pas d’autres. Si les faits concernent des personnes majeures, le parquet se réserve la possibilité d’ouvrir une enquête uniquement si la ou les victimes le saisissent d’une plainte.
“Je n’ai jamais violé une seule femme de ma vie”, s’est défendu lundi Damien Abad, qui n’envisage pas de démissionner. “Un homme innocent doit-il démissionner ? Je ne crois pas”, a-t-il ajouté. La maladie neuromusculaire congénitale rare dont il souffre, l’arthrogrypose, rend impossibles les faits dont on l’accuse, a affirmé l’ancien patron des députés LR.
“La justice est la seule à devoir ou à pouvoir trancher”, avait déclaré lundi la nouvelle porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, à l’issue du premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement. Pourtant, plusieurs associations féministes tentent de pousser Damien Abad à démissionner.
“Le gouvernement ne peut pas tenir dans ces conditions”
Des associations féministes réclament la démission du nouveau ministre. “Le gouvernement ne peut pas tenir dans ces conditions”, a estimé mercredi sur BFMTV/RMC Céline Piques, porte-parole d’Osez le féminisme. “Il doit rectifier le tir et agir pour débarquer Damien Abad. On demande une exemplarité, c’est ce que nous avait promis Emmanuel Macron”, a-t-elle ajouté.
Même demande du côté du Collectif national pour les droits des femmes. “La majorité est embarrassée par l’affaire #Abad? Pour ne plus l’être, c’est très simple : le démettre de ses fonctions”, a-t-il tweeté.
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Un ministre accusé de viols, “tout va bien”, a également ironisé sur Twitter le collectif féministe #NousToutes.
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Associations et personnalités féministes ont également participé mardi à Paris à un rassemblement pour dénoncer “un gouvernement de la honte”, à l’appel de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique. Les manifestantes appelaient à la démission de Damien Abad ou du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, visé par une plainte pour viol, classée sans suite dans un premier temps puis relancée, et pour laquelle le parquet a requis un non-lieu début 2022.
Konbini news avec AFP