Alors qu’aucun prisonnier n’y a été envoyé depuis dix ans.
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Durant ses deux mandats, Barack Obama a tenté d’en finir avec cet établissement. Rapidement après son élection, Donald Trump a de son côté fait part de son intention de garder la prison de Guantanamo ouverte. Selon le site de la chaîne d’information NBC News, son administration souhaite aujourd’hui y envoyer des combattants de Daech.
Lors de leur intervention en Irak et en Syrie, les États-Unis ont capturé une centaine de prisonniers, qu’ils souhaitent aujourd’hui maintenir en détention. Évidemment, aucun État ne se bouscule pour les accueillir.
Selon NBC News, Washington envisage donc d’incarcérer une centaine de combattants dans des geôles en Irak. Seuls quelques détenus considérés comme ayant une “grande valeur” prendraient la direction de Guantanamo. Parmi eux, deux hommes, membres d’un groupe de combattants surnommé “les Beatles”, à cause de leur fort accent anglais. Ils sont soupçonnés d’avoir participé aux meurtres d’otages américains, dont le journaliste américain James Foley.
Les associations de défense des droits de l’homme sont montées au créneau. Située dans une enclave américaine à Cuba, la prison traîne une réputation sulfureuse. Au lendemain des attentats du 11 Septembre, elle était devenue un lieu d’incarcération pour des personnes soupçonnées de terrorisme.
Coupés du monde, les prisonniers de Guantanamo sont enfermés dans des cellules de 2 m². Lors des interrogatoires, qui peuvent survenir à tout moment, il est arrivé qu’on les torture ou qu’on les soumette à des pratiques dégradantes.
Une quarantaine de détenus toujours incarcérés
On raconte que ceux qui refusent de manger sont gavés, tandis que d’autres sont masqués et enchaînés. Le pire, c’est qu’un nombre effrayant de détenus étaient en fait innocents.
En 17 ans d’existence, 780 prisonniers sont passés dans cet établissement situé sur une bande de terre de 49 km 2. Sous l’impulsion de Barack Obama, l’immense majorité d’entre eux ont été libérés ou transférés vers leur pays d’origine (ou des pays tiers).
Aujourd’hui ils ne sont plus qu’une quarantaine, âgés de 46 ans en moyenne, selon L’Express. Si la majorité des prisonniers est soupçonnée d’avoir participé aux attentats du 11 Septembre, ils n’ont pour la plupart jamais été inculpés.
Barack Obama voulait en finir avec cet établissement controversé. C’était l’une de ses promesses de campagne en 2008. Toutefois, il n’a jamais réussi à trouver un compromis avec le Congrès. La prison existe donc toujours, bien qu’elle n’ait pas accueilli de nouveaux détenus depuis 2008.
Son fonctionnement coûte environ 450 millions de dollars par an aux États-Unis. Accueillir de nouveaux détenus marque un tournant dans la politique américaine. Pour Jeanne Shaheen, sénatrice démocrate, cette initiative peut aussi se révéler dangereuse. Les nouveaux prisonniers envoyés à Guantánamo deviendraient en effet des “martyrs” aux yeux des autres djihadistes.