La traque du policier soupçonné d’avoir tué sa compagne fin janvier à Paris progresse : sa voiture, son arme de service et ses munitions ont été retrouvées samedi à Amiens, mais lui reste toujours introuvable. L’appel à témoins lancé deux jours plus tôt, le 10 février, par la préfecture de police de Paris, n’a pas tardé à porter ses fruits.
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L’avis de recherche qui mentionnait le nom du fugitif, “Arnaud B.”, et diffusait sa photo où il apparaissait portant une barbe noire, cheveux rasés et vêtu d’un T-shirt noir, donnait aussi une description précise de son véhicule, une Peugeot 208 blanche immatriculée DQ-759-HN “en mauvais état général”. C’est cette voiture qui a été reconnue vendredi soir par un riverain “sur le parking du Burger King d’Amiens-Sud”, selon une source proche du dossier.
Des policiers se sont alors rendus sur place pour vérifier la fiabilité du témoignage. Appelée en renfort, la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) a installé un dispositif de surveillance dans l’espoir d’interpeller le suspect. Une attente vaine, qui a conduit les policiers à perquisitionner la voiture samedi dernier.
“Le véhicule, l’arme de service et deux chargeurs approvisionnés ont été retrouvés à Amiens les 11 et 12 février derniers”, a confirmé une source judiciaire. La traque du policier continue, selon une source proche de l’enquête.
Alors que les autorités ont été critiquées pour avoir tardé à diffuser un appel à témoins, une source proche du dossier a justifié ce délai à l’AFP en expliquant qu’il s’agissait d’une mesure visant à éviter que le policier “panique” et s’en prenne à d’autres personnes.
Les autorités critiquées pour leur lenteur
Ce gardien de la paix de 29 ans est recherché depuis le 28 janvier, jour de la découverte dans son appartement du XIXe arrondissement du corps de sa compagne, âgée de 28 ans et décédée par strangulation selon l’autopsie.
Son corps avait été découvert dans la salle de bains par des policiers parisiens venus au domicile du suspect, affecté au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis). Les collègues de ce dernier avaient donné l’alerte, inquiets de ne plus avoir de ses nouvelles après qu’il eut annoncé ne pas prendre son service le jour même.
De nombreuses associations et militantes féministes ont critiqué et condamné la lenteur des autorités à retrouver le policier en fuite, lançant un appel à témoins presque deux semaines après sa fuite.
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L’homme est connu pour des faits de violences conjugales. Il avait été placé en garde à vue en octobre 2019 pour des violences sur sa compagne de l’époque et avait écopé d’une alternative aux poursuites, un stage de sensibilisation aux violences conjugales.
Sur le plan administratif, il avait été sanctionné d’un simple avertissement, la sanction disciplinaire la plus basse de la fonction publique, non inscrite dans le dossier de l’agent. Une information judiciaire a été ouverte le 1er février du chef d’“homicide volontaire sur conjoint, concubin ou partenaire”, a indiqué le parquet de Paris.
Parallèlement, le préfet de police Didier Lallement a saisi l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour enquêter sur d’éventuels manquements concernant l’autorisation de port d’arme accordée au policier. L’enquête vise “l’organisation du service” au commissariat du Blanc-Mesnil, avait complété une source proche du dossier. Selon Franceinfo, le policier avait interdiction de conserver son arme hors de son lieu de travail, une information que n’a pas voulu confirmer à l’AFP la préfecture de police.
Konbini news avec AFP