Cutters, voitures brûlées et jets de boules de billard… En Belgique, de nombreux débordements ont été observés en marge de la première manifestation des “gilets jaunes”.
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C'est chaud à Bruxelles #GiletsJaunes @alexvizorek pic.twitter.com/l4ws6ksMjP
— Orca (@Orque87) 30 novembre 2018
Deux véhicules de police ont été incendiés lors d’incidents vendredi 30 novembre à la fin d’une manifestation d’environ 300 “gilets jaunes” à Bruxelles. Il s’agissait du premier rassemblement organisé dans la capitale belge par le mouvement de protestation, selon un correspondant de l’AFP sur place.
Les deux véhicules ont été brûlés en pleine rue en début d’après-midi. Auparavant, vers 13h30 locales (12h30 chez nous), la police avait fait usage de canons à eau pour disperser des manifestants qui lançaient des projectiles.
Selon une porte-parole de la police de Bruxelles, les manifestants ont notamment jeté “des boules de billards et des pavés” pendant la manifestation. Une soixantaine de personnes ont été interpellées parce qu’elles transportaient des objets interdits, comme des cutters, des fumigènes ou des bombes lacrymogènes.
Les premières arrestations ont eu lieu dès la matinée, au moment où des petits groupes convergeaient vers le principal point de rassemblement. Le ministre de l’Intérieur belge, Jan Jambon, a condamné ces débordements sur Twitter.
Violences incompréhensibles à l’égard de la Police qui fait chaque jour de son mieux pour protéger les citoyens et la société. Scandaleux.
— Jan Jambon (@JanJambon) 30 novembre 2018
La manifestation a commencé vers 10h30 au carrefour Arts-Loi, non loin des institutions européennes et des bureaux du Premier ministre, où la police a rapidement recensé une centaine de “gilets jaunes”.
“Charles Michel, t’es fini”
Le cortège a ensuite progressivement grossi, parcourant les rues du centre en tentant à plusieurs reprises de se rapprocher des bâtiments officiels défendus par des cordons de police. “Le peuple c’est nous, Charles Michel, t’es fini”, scandaient certains manifestants à l’adresse du Premier ministre libéral.
Les “gilets jaunes” – qui portent ces vestes fluorescentes que chaque automobiliste est obligé de détenir dans sa voiture afin de le rendre visible en cas d’accident – sont revenus vers 13h30 non loin du carrefour de départ, et c’est à ce moment que les échauffourées ont éclaté.
Lancé il y a deux semaines en France pour protester contre la baisse du pouvoir d’achat et l’augmentation de la fiscalité sur les carburants, le mouvement des “gilets jaunes” avait essaimé en Wallonie, mais pas encore en Flandre, ni dans la capitale. Il s’agit de la première manifestation à Bruxelles, dont l’appel a été propagé via les réseaux sociaux, sans pour autant de meneur revendiqué.
Lundi, un youtubeur belge, Gary Ducran, avait décidé d’annuler un rassemblement autorisé par la ville pour vendredi. Il avait invoqué “un cahier des charges trop important” imposé par la police, et un service d’ordre selon lui impossible à constituer comme demandé.
En Wallonie, les “gilets jaunes” ont plusieurs fois été débordés par des casseurs la semaine dernière et la police a procédé à des arrestations par dizaines.