Des millions de personnes menacées d’ici à 2100.
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(c) Wolfgang Kaehler/LightRocket via Getty Images
La fonte annuelle des glaces en Antarctique est plus rapide que jamais, environ six fois plus qu’il y a quarante ans. Cela entraîne une hausse de plus en plus importante du niveau des océans, mettent en garde des scientifiques ce lundi 14 janvier.
L’amoindrissement des glaces du Continent Blanc est responsable d’une montée de 1,4 centimètre du niveau des océans de la planète entre 1979 et 2017, selon un rapport des Compte-rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS).
Et le rythme de fonte anticipé devrait entraîner une élévation désastreuse de ce niveau dans les prochaines années, a relevé Eric Rignot, président de la chaire de système scientifique de la Terre à l’université de Californie (Irvine).
“Avec la calotte antarctique qui continue de fondre, nous prévoyons une hausse du niveau des océans de plusieurs mètres à cause de l’Antarctique dans les prochains siècles”, a-t-il ajouté.
Selon des études précédentes, une montée de 1,8 mètre d’ici à 2100 – l’une des pires prévisions scientifiques – provoquerait l’inondation de nombreuses villes côtières abritant des millions de personnes dans le monde. Venise, Londres, Barcelone, Istanbul, Dakar, New York, ou encore Pékin… seront à terme en danger selon un numéro spécial de National Geographic qui s’inquiétait déjà en 2015.
Pour cette nouvelle étude, les chercheurs ont mené la plus longue évaluation de la masse des glaces dans dix-huit régions de l’Antarctique.
Le réchauffement des océans ne devrait rien arranger
Ils ont utilisé des données fournies par des photographies aériennes en haute résolution prises par des avions de la Nasa, ainsi que des images radar provenant de satellites de multiples agences spatiales.
Elles ont permis de déterminer qu’entre 1979 et 1990, l’Antarctique avait perdu en moyenne 40 milliards de tonnes de masse glaciaire par an. À partir de 2009 et jusqu’en 2017, c’est passé à 252 milliards de tonnes chaque année.
Plus inquiétant encore, les scientifiques ont repéré des zones dans l’Est, autrefois considérées comme relativement “à l’abri du changement”, mais qui perdent désormais beaucoup de glace.
“La région de la terre de Wilkes dans l’Est de l’Antarctique a, globalement, contribué de façon importante à la perte de masse même en remontant jusqu’aux années 1980“, a expliqué Eric Rignot.
“Cette région est probablement beaucoup plus sensible au climat que ce qui était traditionnellement présumé et c’est important de le savoir parce qu’elle a davantage de glace que l’Antarctique de l’Ouest et la péninsule Antarctique réunies”, a-t-il poursuivi.
Selon lui, le réchauffement de l’eau des océans va accélérer encore plus la fonte des glaces. Leur température, ont démontré de récentes études, se réchauffe plus rapidement que ce que pensaient les scientifiques et ont atteint des records ces dernières années.