Pékin a appelé lundi 27 septembre à réduire les avortements qui ne sont pas “nécessaires médicalement”, au moment où la Chine, pays le plus peuplé du monde, tente de relancer son taux de natalité et d’encourager les couples à avoir plus d’enfants.
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Le gouvernement a publié de nouvelles directives sur la santé sexuelle des femmes, stipulant que les professionnels de santé doivent “promouvoir les examens prémaritaux, des bilans de santé prégrossesse” et “réduire les avortements qui ne sont pas nécessaires médicalement”.
Aucun détail n’a été fourni sur leur mise en œuvre.
Contrairement à une bonne partie du reste de l’Asie, l’avortement est légal et très accessible en Chine. Mais, après des décennies de politique de l’enfant unique, sur fond de préférence traditionnelle pour les bébés garçons, des contrôles stricts visent à empêcher l’avortement sélectif en fonction du sexe qui avait conduit à un déséquilibre des genres et à l’abandon des petites filles.
Face à des inquiétudes croissantes pour sa démographie, la Chine a graduellement assoupli depuis 2016 en autorisant tous les Chinois à avoir un deuxième enfant mais sans parvenir à faire repartir la natalité. Fin mai, elle a fait passer la limite à trois enfants par couple.
Le nombre de naissance au plus bas
Trois semaines auparavant, les résultats de son dernier recensement décennal avaient révélé un fort ralentissement de la croissance de sa population, qui atteignait 1,411 milliard d’habitants fin 2020, avec un vieillissement plus rapide que prévu.
Par rapport au précédent comptage de 2010, la population a augmenté de 5,38 % (ou de 0,53 % en moyenne par année), selon ce recensement. Il s’agit de la progression la plus faible depuis les années 1960.
L’année dernière, le nombre des naissances est tombé à 12 millions, contre 14,65 millions en 2019, année où le taux de natalité était déjà au plus bas depuis la fondation de la Chine communiste en 1940 (10,48 pour 1 000).
Mais la plupart des jeunes Chinois n’ont guère envie d’avoir trois enfants, en raison de longs horaires de travail ou de transport, des coûts élevés pour se loger et élever les enfants et aussi parce qu’eux-mêmes souvent enfants uniques doivent s’occuper seuls de leurs propres parents vieillissants.
Alors que le taux de fécondité est tombé à 1,3 enfant par femme en âge de procréer, très en-deçà du seuil de renouvellement des générations, le régime communiste a promis des mesures dans l’éducation et la santé pour inciter les familles à s’agrandir.