Comment faire pour vivre dans un monde où 99 % des gens sont attirés sexuellement par les autres, quand nous, on s’en fiche ? Comment se protéger du jugement des autres, et se protéger tout court ? Comment tracer sa propre route quand, dès l’enfance, on nous impose un chemin ?
Toute sa vie, Aline Mayard n’a pas compris pourquoi elle était la seule à ne pas avoir envie de sexe.
De l’école primaire, où ses amis commencent à avoir des “amoureux”, jusqu’à l’école de commerce où tout le monde ne parle que de sexe, Aline ne comprend pas ce qui attire tant les gens les uns vers les autres, en dehors de l’amitié.
Alors, pour ne pas paraître trop différente elle s’invente d’abord une vie sentimentale. Et puis elle cède à la pression sociale. Elle se force à faire l’amour, une fois, puis deux, puis cinq, juste pour tenter de décoder le mystère. Mais rien n’y fait. Elle aime les gens, aime être nue, aime la tendresse, mais le sexe, décidément, ce n’est pas son truc.
Ce n’est que bien des années plus tard, après une thérapie, des rencontres et des expérimentations variées, qu’Aline découvre l’asexualité. Au même titre que l’hétéro ou l’homosexualité, l’asexualité est une orientation sexuelle. Désormais, ce sera la sienne.
Les définitions qu’on peut en donner sont aussi multiples que les personnes asexuelles. Pour certains, le sexe est inenvisageable, pour d’autres, il peut avoir lieu sous certaines conditions, et puis parfois aussi, le seul maître mot est la masturbation en solo.
Pour Aline Mayard, parler de l’asexualité et de sa complexité, c’est finalement assez universel. Elle, a toujours été forcée d’expliciter tout, ses désirs, ses non-envies, pour vivre au mieux ses relations. Mais selon elle, tout le monde, qu’importe son orientation, gagnerait à mieux communiquer sur son intimité.
Dans son podcast “Free from desire : comment l’asexualité m’a liberée”, Aline Mayard revient sur son parcours avec humour et sincérité.