Le groupe de restauration collective Elior a admis avoir connu ces derniers mois une série de dysfonctionnements dans l’une de ses cuisines centrales, située à Thiais dans le Val-de-Marne. Des “corps étrangers” ont en effet été retrouvés dans des repas livrés à des crèches de la région parisienne.
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“À plusieurs reprises en 2018 et 2019, des corps étrangers ont été découverts dans les purées destinées aux enfants des crèches d’Île-de-France clientes d’Elior, purées élaborées dans la cuisine centrale de Thiais”, indique le groupe dans un communiqué, confirmant des informations publiées vendredi par Franceinfo et France Inter.
Ce site fait partie de la quarantaine de cuisines centrales d’Elior – numéro un de la restauration collective en France devant Sodexo et Compass –, où sont préparés les repas destinés à des clients du groupe, qui sert 1,4 million de repas par jour dans l’Hexagone dans près de 9 500 restaurants et points de vente : entreprise, écoles, Ehpad, hôpitaux, cliniques.
“Un os d’un centimètre, dur et pointu dans une assiette de purée”
Selon Franceinfo et France Inter, “un premier signalement est fait le 17 octobre 2018, par une crèche Babilou de Bagnolet, dont le personnel découvre une vis dans la purée”. “D’autres cas comparables ont été signalés à la direction commerciale” d’Elior, affirment ces médias.
Un “ancien cadre dirigeant” s’exprimant de manière anonyme et cité par Franceinfo et France Inter fait ainsi état de “films plastiques, de boulons, de pièces métalliques, d’os, de morceaux de céramique, de morceaux de joints, trouvés dans les purées destinées aux enfants”.
Et le 16 janvier un “os d’un centimètre, dur et pointu”, est retrouvé “dans une assiette de purée” par “le personnel d’une autre crèche Babilou, à Suresnes (Hauts-de-Seine)”, rapportent ces médias.
Contacté, Babilou a confirmé à l’AFP la présence de “corps étrangers” dans des purées servies dans ces deux établissements, deux “incidents inacceptables” immédiatement remontés auprès d’Elior, lequel a mis en place une “plateforme de signalement”, selon une porte-parole.
Elior, qui ne conteste pas les faits rapportés, affirme avoir mis en œuvre un “plan d’actions” et souligne dans un communiqué que “la santé des enfants a été totalement préservée, puisque aucun de ces éléments extérieurs n’a été ingéré grâce à la réactivité du personnel d’Elior et de Babilou”.
Ce plan d’actions comprend l’“interdiction de laisser des pièces ou outils à proximité des machines”, un “rappel strict des cahiers des charges aux fournisseurs” ou encore l’interdiction de toute “intervention de maintenance pendant les temps de production et de conditionnement”.
“Tendre vers le zéro incident”
Le groupe, qui affirme “investir en permanence” pour “moderniser” les équipements de ses cuisines centrales, dit avoir équipé le site de Thiais, début 2017, d’un “nouveau procédé de fabrication” garantissant “des purées plus homogènes et régulières, sans morceaux et mieux réparties d’une barquette à l’autre”.
Quant à la cuisine centrale d’Elior à Fresnes, “qui produira en février 2020 l’ensemble des repas destinés aux crèches en Île-de-France”, elle disposera d’un “dispositif permettant de détecter en bout de chaîne tout objet métallique”. Le groupe dit vouloir “renforcer encore [son] niveau de vigilance afin de tendre vers le zéro incident”.
La restauration scolaire en France est un talon d’Achille pour Elior, présent dans 15 pays et qui emploie 132 000 salariés dont 24 500 dans l’Hexagone : le chiffre d’affaires est en recul, le groupe ayant dû mettre un terme à des contrats peu rentables.