Débutée le 24 février dernier, la guerre en Ukraine entre mardi dans son quatrième mois, au moment où les troupes russes concentrent leurs offensives sur la dernière poche de résistance de la région de Lougansk, dans le Donbass (Est).
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Assiégée le 21 mars, la ville de Marioupol (Sud-Est) est désormais entièrement sous contrôle russe. Les derniers militaires retranchés dans le complexe sidérurgique d’Azovstal, se sont rendus le 20 mai dernier, après avoir reçu l’ordre d’arrêter de combattre. Selon Kyiv, Marioupol est détruite à 90 % et au moins 20 000 personnes y ont péri.
Des difficultés dans le Donbass
Après avoir éloigné les forces russes des deux plus grandes villes du pays, la capitale Kyiv fin mars et début avril puis Kharkiv en mai, les Ukrainiens reconnaissent depuis quelques jours des “difficultés” dans le Donbass, formé par les oblasts de Lougansk et Donetsk. “Les prochaines semaines de guerre seront difficiles”, a prévenu lundi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans son allocution télévisée quotidienne. “Les occupants russes s’efforcent de montrer qu’ils n’abandonneront pas les zones occupées de la région de Kharkiv (Nord-Est), qu’ils ne rendront pas la région de Kherson (Sud), les territoires occupés de la région de Zaporijjia (Sud-Est) et le Donbass (Est). Ils avancent quelque part. Ils renforcent leurs positions ailleurs”, a-t-il poursuivi.
Moscou concentre sa puissance de feu sur la région de Lougansk, en essayant de cerner les villes de Severodonetsk et Lyssytchansk qui constituent la dernière poche de résistance ukrainienne. Severodonetsk est bombardée “24 heures sur 24” par les Russes, qui “utilisent la tactique de la terre brûlée et détruisent délibérément la ville”, d’après le gouverneur ukrainien de l’oblast de Lougansk, Serguiï Gaïdaï.
Un front Sud stable
Le front Sud semble quant à lui stable, même si les Ukrainiens revendiquent des gains. Le commandement Sud a fait état, dans la nuit de lundi à mardi, d’une “avancée” de ses divisions “à travers la région de Mykolaïev en direction de la région de Kherson”, où le rouble russe a été introduit. Il a accusé les “occupants” russes d’avoir tué des civils cherchant à fuir en voiture, avec une route minée, des bombes et l’exécution des survivants.
Le ministère ukrainien de la Défense a aussi signalé de violents combats en cours à proximité de là, près des localités de Popasna et Bakhmout, ce qui dessine une stratégie d’encerclement.
Si Moscou accroît sa pression principalement dans le Donbass et le Sud du pays, Kyiv insiste pour s’approvisionner en armes, et reçoit en ce sens le soutien des Occidentaux. Le massacre de la ville de Boutcha, située en banlieue de la capitale, demeure dans tous les esprits.
Konbini news avec AFP