RIP “rends l’argent”.
Le groupe Vinci a renoncé mardi à récupérer l’argent dû par les automobilistes passés gratuitement à travers ses péages lors des manifestations de gilets jaunes, après avoir suscité la désapprobation de multiples responsables politiques dans la majorité et l’opposition.
“Cette procédure sans doute insuffisamment expliquée, donc mal comprise, a suscité depuis hier un grand nombre de réactions négatives, a reconnu Vinci dans un communiqué. Vinci Autoroutes a décidé de renoncer à son application.”
Avalanche de critiques
Le géant français du BTP, dont les concessions autoroutières génèrent une part importante de ses revenus, avait annoncé lundi que les automobilistes devraient régulariser leur situation s’ils n’avaient pas pu payer un péage à cause de blocages des gilets jaunes.
Vinci avait “demandé aux usagers n’ayant pu s’acquitter du péage de le faire de façon différée”, a rappelé mardi le groupe, soulignant qu’il avait déjà renoncé à faire appliquer l’amende prévue par la loi.
Cette annonce de Vinci a provoqué mardi plusieurs réactions négatives chez des membres du gouvernement, au moment où celui-ci cherche à apaiser plusieurs semaines de mobilisations aux revendications multiples mais tournant largement autour du pouvoir d’achat.
Sur Franceinfo, Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, a jugé “très incongru” le choix de Vinci, tandis qu’Élisabeth Borne, ministre des Transports, a estimé que cette demande n’était pas “fondée au plan juridique”.
Une mesure qui “donne envie de nationaliser les autoroutes”
Selon la ministre, qui a dit au Sénat avoir demandé aux concessionnaires “de ne pas mettre en œuvre de tels recouvrements”, Vinci n’est pas en mesure d’utiliser, comme il l’annonçait, les images de vidéoprotection dans un tel objectif.
La demande de Vinci a également suscité de fortes critiques dans l’opposition de gauche, le socialiste Luc Carvounas évoquant un “scandale”, comme de droite, le républicain Julien Aubert estimant que cela “donne envie de nationaliser les autoroutes”.
Chez les deux autres grands exploitants d’autoroutes en France, la Sanef, filiale de la firme espagnole Abertis, a fait savoir à l’AFP qu’elle ne mènerait pas de telle régularisations, tandis qu’APRR, filiale d’Eiffage, a, selon le journal Le Progrès, envoyé des avis majorés de l’amende prévue par le code de la route. Contacté par l’AFP, APRR n’a pas donné de réponse.
Konbini news avec AFP
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