La France est un peu en retard sur le sujet en comparaison de ses voisins européens.
Pologne, Allemagne, Grèce, Italie… l’année passée, de nombreux pays d’Europe ont légiféré pour autoriser l’utilisation du cannabis thérapeutique. Et si la France était la prochaine ? L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) s’apprête à remettre le sujet sur la table. Dès le mois d’octobre, un comité composé d’experts va plancher sur la question, révèle France Info mercredi 12 septembre.
Rien de très étonnant en fait. En mai dernier la ministre de la Santé Agnès Buzyn soulignait le “retard” de la France en la matière et déclarait : “Il n’y a aucune raison d’exclure une molécule qui pourrait être intéressante pour traiter des douleurs invalidantes sous prétexte qu’il s’agit du cannabis.”
Pas question donc, de se mettre à prescrire des joints en guise de traitement médical – fumer reste dangereux pour la santé. Pourquoi ne pas en revanche boire la fleur de cannabis en infusion ou élaborer des gélules à base de ses extraits ?
Certaines régions de France y voient déjà une manière de dynamiser leur économie. Eric Correia, conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine fait depuis plusieurs mois des appels du pied au gouvernement. Il voudrait faire de la Creuse le département pilote dans la production de cannabis à visée thérapeutique.
Il pourrait soulager 300 000 personnes en France
C’est un endroit où on cultive déjà le chanvre, “cannabis” en latin. Habitué à tirer profit de la graine et de la tige de la plante qui sert notamment dans les secteurs de la construction ou de l’alimentation, les agriculteurs chanvriers n’auraient plus qu’à apprendre à valoriser la fleur.
En France, le cannabis thérapeutique pourrait permettre de soulager quelque 300 000 personnes souffrant d’épilepsie, de fibromyalgie, de glaucome ou encore de sclérose en plaques.
Depuis 2013 l’ANSM peut octroyer des autorisations dans le but de commercialiser des produits contenant du cannabis ou ses dérivés. Aujourd’hui, seul le Sativex, un spray buccal qui sert à lutter contre la sclérose en plaques, a passé le test. Si le médicament est autorisé à la vente en France, il est impossible de le trouver en pharmacie.
Pour les malades, c’est donc un véritable parcours du combattant. Pour se procurer leur traitement, ils doivent passer par des circuits illégaux. Ayant eu le diagnostic de sa sclérose en plaques alors qu’il avait 18 ans, Franck Milone nous raconte :